Au Sénat, Jean-Louis Masson, un indépendant, est intervenu à la tribune pour expliquer qu’« un binational a mille fois plus de chance qu’un Français de souche de devenir un extrémiste radicalisé. » Pourquoi est-ce faux ?
Vous vous souvenez de Mickael Dos Santos ? Le djihadiste est né à Champigny-sur-Marne d’une famille catholique pratiquante. Et Maxime Hauchard ? Cet homme qui avait participé à la décapitation de l’otage américain Peter Kassig est né à Bosc-Roger-en-Roumois, dans l’Eure. Près d’un quart des Français impliqués dans des activités djihadistes sont des convertis, selon des chiffres du ministère de l’Intérieur recensant un peu plus de 1 100 terroristes. Si certains parmi eux peuvent être binationaux, le pourcentage de potentiels Français « de souche » reste plutôt élevé.
Jean Louis Masson : “Un binational a 1 000 fois plus de chance qu’un Français de souche de devenir un extrémiste radicalisé. » #PJLConstit
— Senat_direct (@Senat_Direct) March 22, 2016
Lors de son intervention devant ses collègues, le sénateur Jean-Louis Masson a pourtant assuré qu’un binational avait « mille fois plus de chance qu’un Français de souche de devenir un extrémiste radicalisé. » Evidemment, le sénateur indépendant de tout bloc politique ne cite aucune source. Pourtant, selon le chercheur Samir Amghar, auteur de « Salafisme aujourd’hui », de nombreux convertis sont des Français « de souche. » « Il n’y a pas un profil de djihadiste type comme on a longtemps voulu le faire croire : le petit ‘beur’ de banlieue qui part faire le djihad à cause du racisme qu’il vit au quotidien », explique l’auteur.