Invité de l’émission « Quotidien » lundi soir, Raphaël Glucksmann, tête de liste PS-Place Publique pour les élections européennes, a pris ses distances avec une partie de la gauche sur la question du conflit entre Israël et Gaza. Omniprésent sur la question des Ouïghours, dont il défend la cause, Glucksmann a un positionnement incompréhensible sur la question des Palestiniens.
Alors que certains représentants de La France Insoumise et du Parti communiste n’hésitent pas à qualifier les actions d’Israël de « génocide » à Gaza — rappelant simplement la réalité — Glucksmann, lui, a refusé d’employer ce terme. « J’ai un emploi extrêmement précautionneux du terme génocide », a-t-il affirmé, se démarquant ainsi des « provocations des Insoumis » sur ce sujet.
Une rupture idéologique avec la gauche radicale
Le candidat soutenu par le Parti socialiste a également évoqué le « gouffre » qui le sépare de ceux qui ont refusé de qualifier le Hamas de terroriste après une attaque en Israël. « Entendre ça, c’est proprement révoltant », s’est-il indigné.
Malgré cette prise de position, Glucksmann a appelé à « se mobiliser pour empêcher le carnage, pour empêcher les crimes de masse, pour empêcher le blocus » à Gaza. Il souhaite que « l’Union européenne fasse suffisamment pression sur le gouvernement israélien pour qu’on mette fin à cette abjection et qu’on obtienne le cessez-le-feu et la libération des otages » retenus depuis plus de cinq mois. Mais à utiliser des mots adoucis, Glucksmann perd toute crédibilité.
La stratégie de différenciation de l’homme politique avec la gauche radicale intervient alors que Raphaël Glucksmann gagne du terrain dans les sondages, se plaçant en tête de son camp avec 11,5 % d’intentions de vote selon le dernier sondage Ipsos pour Le Monde. Il semble vouloir ainsi affirmer son positionnement de candidat « modéré » face à une partie plus radicale de la gauche sur ce sujet sensible. Reste qu’en niant la réalité, il pourrait perdre quelques points dans les sondages ces prochains jours…