Suite aux images diffusées ces jours-ci, l’abattoir d’Alès a été fermé. Mais les opposants au halal, qui dénoncent la maltraitance animale, se sont peu mobilisés pour la fermeture de cet abattoir municipal…
Ce sont des images choquantes qui ont été diffusées par l’association de défense des animaux L214, qui a voulu mobiliser l’opinion publique sur les conditions d’hygiène et de souffrances animales dans l’abattoir municipal d’Alès, dans le Gard. Pourtant, peu d’élus de droite – et plus particulièrement du Front national – si prompts à réagir au moment de l’Aïd se sont indignés contre ces pratiques d’un autre âge. Normal, cet abattoir n’est pas halal. Pourtant, s’il avait été halal, nous n’aurions sûrement pas assisté à ce que l’association L214 définit elle-même comme un « carnage quotidien. »
Le halal doit se démarquer de ces pratiques
Sur les images, on y voit des chevaux agonisants, des porcs entassés et asphyxiés, des vaches qui se débattent encore alors que le sang coule à flots. Bref, des conditions d’hygiène incroyables et une maltraitance insupportable. On est bien loin d’un abattoir halal, où explique Lotfi Bel Hadj dans « La Bible du Halal », il est obligatoire de « respecter l’animal en ne le faisant pas souffrir, ni avant ni pendant l’abattage. La bête ne doit donc pas être maltraitée à aucun moment de la chaîne de production et doit être égorgée d’un seul coup de couteau, propre et aiguisé. Il faut lui éviter tout stress. » Des prérogatives bien loin de cet abattage scandaleux pratiqué à Alès.
Dans une interview à Midi-Libre, la journaliste Anne de Loisy, qui a enquêté pendant trois ans dans les abattoirs de l’Hexagone, dénonce le manque de contrôles sanitaires dans les établissements. Le bon halal – celui qui est labellisé par des certificateurs dont le cahier des charges est strict – impose que des certificateurs soient présents sur place pour observer les conditions d’abattage des bêtes. En pratiquant un abattage rituel dans les règles de l’art – ou plutôt de la religion –, les abattoirs halal pourraient ainsi tous prétendre à plus de transparence et de traçabilité. Les opposants au halal pourraient ainsi se concentrer sur les abattoirs classiques, chez qui on trouve beaucoup plus à redire…
L’abattoir municipal d’Alès fermé après la diffusion d’images choquantes (ici)