Ilhan Omar, seule parlementaire à porter le voile islamique, a dénoncé la semaine dernière « l’allégeance à un pays étranger » de certains lobbyistes et responsables politiques, en référence à Israël.
Le président Donald Trump, fervent soutien de l’Etat hébreu, a dénoncé mardi sur Twitter des « commentaires terribles », assurant que c’était un « jour sombre pour Israël ».
C’est « inacceptable et profondément offensant de remettre en question la loyauté de citoyens américains pour leurs opinions politiques, y compris leur soutien au relations américano-israéliennes », avait jugé vendredi Eliot Engel, président démocrate de la puissante commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, où siège Mme Omar.
En février, elle avait déjà provoqué un tollé en affirmant que l’AIPAC, principale organisation de soutien à l’Etat hébreu, finançait « les responsables politiques américains pour être pro-Israël ».
M. Engel avait alors dénoncé l’utilisation de « la rhétorique antisémite de ‘l’argent juif' ».
Depuis ses récentes déclarations, les dirigeants de la majorité démocrate à la Chambre basse du Congrès, ont planché sur une résolution condamnant l’antisémitisme, qui devrait être mise au vote mercredi.
L’ancienne réfugiée somalienne, élue en novembre dernier pour son premier mandat, s’est défendue de tout propos antisémite.
« Etre opposée à Netanyahu et à l’occupation (israélienne des Territoires palestiniens, ndlr) n’est pas pareil qu’être antisémite », a-t-elle affirmé dimanche sur Twitter.
« On me dit chaque jour que je suis anti-américaine si je ne suis pas pro-Israël. Je pense que c’est un problème et je ne suis pas la seule », a-t-elle ajouté.
Parmi les soutiens de l’élue du Minnesota, le rabbin David Mivasair a assuré que « rien de ce qu’elle dit ou fait est antisémite », en partageant un mot-dièse JeSuisAvecIlhan (#IStandWithIlhan).
Mme Omar et Rashida Tlaib, l’autre élue musulmane au Congrès, sont au centre d’une controverse depuis qu’elles ont annoncé leur soutien au mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions).
La campagne appelle au boycottage économique, culturel ou scientifique d’Israël pour protester contre l’occupation des territoires palestiniens. Mais certains partisans d’Israël accusent le BDS d’être une forme d’antisémitisme.
Ces déclarations embarrassent le parti démocrate, qui craint que la poussée de l’aile gauche aux dernières élections législatives de novembre ne rebute l’électorat modéré lors de la présidentielle de 2020.