La nouvelle est tombée hier soir : Tariq Ramadan, après quatre nuits passées en prison, a appris que sa détention provisoire était maintenue. Mis en examen pour « viol » et « viol sur personne vulnérable » la semaine dernière, le professeur s’est vu notifier cette décision par le juge des libertés et de la détention. Comme le rappelle Libération, le JDL ne se prononce pas sur le fond du dossier mais sur la pertinence de maintenir le prévenu en détention pour diverses raisons.
Plusieurs rebondissements ont émaillé l’affaire ces derniers jours. Parmi ces rebondissements, l’information selon laquelle, le 6 décembre dernier, les avocats de Tariq Ramadan ont transmis à la section du parquet de Paris chargée de l’enquête une note dans laquelle ils indiquent que le professeur a voyagé entre Londres et Lyon en fin d’après-midi le 9 octobre 2009, alors qu’une des plaignantes affirme avoir été violée « dans l’après-midi. » Selon les avocats de Tariq Ramadan, « cette information fragilise considérablement les déclarations de son accusatrice. »
L’IGJ bientôt saisie à propos de la note perdue et de Caroline Fourest ?
Problème : la note n’a pas été enregistrée, ni transmise, et ce n’est que le 1er février, au moment de la garde-à-vue du professeur, que la justice a décidé de s’intéresser à ce document, qui n’a donc « pas été vérifié », comme le déplorent les avocats de Tariq Ramadan. La disparition de cette note pourrait permettre aux avocats de contester la mise en examen du théologien.
En attendant, le JDL a donc décidé de poursuivre la détention provisoire de Tariq Ramadan. Les avocats du Suisse ont réclamé la saisie de l’Inspection générale de la justice (IGJ), une institution qui, au nom du ministère de la Justice, assure un contrôle sur les services liés à la justice. Les juristes demandent à l’IGJ de s’intéresser à la disparition de la réservation du billet d’avion mais également d’identifier un juge cité par Caroline Fourest que cette dernière dit avoir mis en contact avec l’une des plaignantes.