Six-cent-dix pages peintes à la main. La presse parle de véritable prouesse. Et pour cause, le Coran qui vient d’être achevé en Afghanistan a nécessité deux ans de travaux de la part de calligraphes et de peintres. Réalisé en Afghanistan, ce Coran, tout en soie, a pour but de promouvoir l’art pluriséculaire de la calligraphie. Un art aujourd’hui menacé. Le livre sacré est relié en cuir et pèse près de neuf kilos.
Les artistes ayant travaillé sur cette véritable œuvre-d’art sont issus de l’institut de la Fondation britannique Turquoise Mountain, à Kaboul. A l’AFP, le maître calligraphe Khwaja Qamaruddin Chishti indique : « Notre intention vise à garantir que l’art de la calligraphie ne va pas disparaître dans ce pays. L’écriture est une part de notre culture. » L’artiste y voit un appel divin : « Dieu nous a confié ce travail et ça compte bien plus pour nous que l’aspect financier. » Car d’ores et déjà, la presse du monde entier tente de déterminer combien pourrait valoir cet exceptionnel Coran.
Les calligraphes sont loin de ces considérations pécuniaires. Ils ont travaillé d’arrache-pied pendant une semaine sur chaque page, le tout avec des pigments naturels, du lapis lazuli broyé, de l’or et du bronze, précise l’agence de presse qui précise que 300 mètres de soie afghane ont été nécessaires pour réaliser ce livre sacré. Le directeur de l’institut veut désormais présenter ce Coran « dans différents pays musulmans et voir s’il est possible de pérenniser des emplois en amenant nos diplômés à travailler sur d’autres Corans. »
Le directeur de l’institut en Afghanistan ne précise pas si, après ce voyage, le Coran sera ou non vendu. Il estime cependant que « si un prince saoudien ou un collectionneur à Londres se montrait intéressé, il pourrait sans doute se vendre entre 100 000 et 200 000 dollars. »