Le commissaire général de l’Unrwa, Pierre Krähenbühl, a réfuté les critiques émises mercredi par Jason Greenblatt, conseiller du président américain Donald Trump pour le Proche-Orient, lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU.
« Je rejette sans réserve les propos qui consistent à tenir l’Unrwa responsable de la persistance du nombre de réfugiés palestiniens, de leur nombre en augmentation ainsi que de leurs besoins croissants », a-t-il déclaré au cours d’une visite dans la bande de Gaza, territoire palestinien soumis à un blocus israélien.
« Le fait que l’Unrwa existe encore aujourd’hui illustre l’échec des parties prenantes et de la communauté internationale à résoudre le problème politiquement et on ne peut pas imputer cela à une organisation humanitaire », a-t-il ajouté.
En 2018, les Etats-Unis avaient annoncé mettre fin à leur aide financière annuelle de 300 millions de dollars à l’Unrwa, estimant que l’agence avait fait son temps, 70 ans après le conflit israélo-arabe et la création d’Israël. Plus de 700.000 Palestiniens ont été déplacés entre avril et août 1948, selon l’ONU.
M. Greenblatt a accusé l’Unrwa d’avoir « failli à sa mission auprès du peuple palestinien ».
Il a ajouté qu’il était temps de transférer les services assurés par l’agence de l’ONU aux pays accueillant des réfugiés palestiniens et à des ONG.
Fondée en 1949, l’Unrwa gère des écoles et fournit une aide médicale à quelque 5 millions de réfugiés palestiniens en Jordanie, au Liban, en Syrie, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.
L’administration Trump dénonce la façon dont l’Unrwa opère et dont elle calcule le nombre de réfugiés palestiniens.
Israël et les Etats-Unis s’opposent au fait que les Palestiniens puissent transmettre le statut de réfugié à leurs enfants, souhaitant réduire le nombre de personnes bénéficiant d’une aide de l’Unrwa, ce que les Palestiniens dénoncent comme une violation de leurs droits.
La Maison Blanche a annoncé dimanche la tenue d’une conférence le 25 et 26 juin à Bahreïn sur les aspects économiques du futur plan de paix américain, co-organisée avec Manama. Les Emirats arabes unis ont confirmé leur participation mais les Palestiniens ont indiqué n’avoir « été informés par aucune partie de la réunion annoncée à Bahreïn ».
Les Palestiniens boycottent l’administration américaine depuis que Donald Trump a rompu avec des décennies de consensus international en reconnaissant Jérusalem comme capitale d’Israël en décembre 2017. Ils considèrent la partie orientale de la ville comme la capitale de l’Etat auquel ils aspirent.
Jérusalem-Est est occupée depuis 1967 par Israël qui l’a annexée, annexion non reconnue par l’ONU.
L’Unrwa organisera de son côté une conférence le 25 juin pour demander des aides financières à des donateurs internationaux.