Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, est décidément en guerre ouverte avec ses imams. Après avoir demandé aux mosquées de trouver des moyens de s’autofinancer, le ministre a imposé aux imams la neutralité politique et demandé de ne pas influer sur l’élection présidentielle prévue en 2019.
Mohamed Aïssa s’est également lancé dans une chasse aux imams radicaux. Il a notamment interdit les discours trop virulents sur les réseaux sociaux, et la sanction est rapidement tombée : plusieurs imams ont été suspendus après avoir, selon le ministre, prôné des discours de haine. Il s’agit, selon Aïssa, d’« isoler » ces prédicateurs extrémistes.
Après la suspension d’imams, le ministre des Affaire religieuses explique : « Nous leur avons interdit le minbar, car ils usaient d’un discours qui prône la haine et la division », un non-respect de la « ligne » imposée par l’Etat algérien. Mohamed Aïssa reproche à ces religieux d’être sous l’influence de prédicateurs étrangers. « Ils étaient influencés par des prédicateurs étrangers connus pour la violence de leur discours. Néanmoins, les réseaux sociaux ont aussi joué un rôle dans leur radicalisation », a-t-il expliqué.
Une façon de donner au véritable Islam sa place dans la société : « L’Islam n’a rien à voir avec le terrorisme. L’Islam que nous prônons est un Islam de paix et de fraternité. Nous formons nos imams afin qu’ils ne tombent pas dans le piège de la radicalisation », assure Aïssa, qui rappelle les « spécificités religieuses » de l’Algérie. « Nous sommes pour un Islam modéré », rappelle-t-il.