Outre-Manche, c’est un véritable scandale qui est en train de toucher la police locale. En effet, un fichier recensant les gangs a été réalisé par Scotland Yard. Problème : cette base de données recense des milliers d’enfants et de jeunes hommes de façon « discriminatoire sur le plan racial », estime Amnesty International qui tire la sonnette d’alarme. D’autant que, précise l’ONG, ce fichier n’a, jusqu’à maintenant, jamais permis de lutter contre la montée de la violence à Londres.
Amnesty International assure également que des personnes sans lien avec le crime organisé sont injustement stigmatisées, notamment en fonction de leurs origines raciales. L’organisation non gouvernementale a constaté que les trois-quarts des personnes figurant sur la liste sont des Noirs, alors que ces derniers ne représentent que 13 % de la population londonienne.
Le fichier de Scotland Yard n’est pas une nouveauté : la police britannique a, depuis longtemps, réalisé cette base de données en attribuant des notes vertes, oranges ou rouges aux potentielles personnes violentes. Ce qui pose un réel problème, c’est que l’administration partage volontiers sa base de données avec des associations de logement, des écoles ou des centres d’emploi.
De son côté, Scotland Yard répond que sa liste vis à « réduire les violences liées aux gangs et à prévenir la perte de jeunes vies. » Ce que conteste Amnesty International, qui propose à la police « de faire les choses différemment. » L’ONG dénonce notamment le fait que la définition d’un gang ait évolué et que, désormais, un gang puisse être défini comme un groupe dangereux de trois personnes. Or, Scotland Yard s’appuie sur cette définition pour « identifier disproportionnellement les hommes et les garçons noirs. »