Le projet de loi est dans les tuyaux depuis quatre mois. En novembre dernier, le Premier ministre israélien Netanyahu apportait d’ailleurs son soutien à ce projet de loi visant à supprimer les appels à la prière. Une mesure particulièrement discriminante pour les 17,5% de musulmans d’Israël, même si le texte parlait d’appels à la prière sans mentionner l’Islam. Ce week-end, le gouvernement israélien a fini par adopter ce projet de loi controversé sur « la prévention du bruit des systèmes de sonorisation dans les établissements religieux. » Le texte devra maintenant passer devant le Parlement, après avoir été soutenu par l’extrême droite israélienne, et notamment le parti Foyer juif.
Entre 23 heures et 7 heures du matin, il sera donc — si le texte est confirmé par le Parlement — interdit aux différents lieux de culte d’user de haut-parleurs qui « dérangent » les habitants d’Israël, selon le député Moti Yogev, à l’origine du projet de loi. « Cette loi ne porte ni sur le bruit ni sur la qualité de vie. Il s’agit d’une incitation raciste contre une minorité nationale », déplore le député arabe israélien Ayman Odeh, qui prévient que « la voix du muezzin résonnait bien avant les racistes du gouvernement Nétanyahou et elle résonnera encore après eux. » Le problème, c’est que le texte s’applique aussi aux territoires occupés, notamment à Jérusalem-Est. Là où vivent 300 000 Palestiniens. Une mosquée avait déjà été épinglée il y a plusieurs mois, bien avant que le gouvernement ne se prononce en faveur du texte ce dimanche.