Samedi 6 janvier, deux amies étaient à la salle de sport Forest Hill à Aquaboulevard (Paris 15e), quand l’une d’elle a été chassée, en plein cours.
Le motif ? le port d’un turban sur sa tête.
Les deux jeunes femmes ont immédiatement demandé des explications au responsable. Officiellement, Aquaboulevard a expliqué que tout couvre-chef était interdit dans le règlement intérieur de l’établissement, puisqu’il posait « un problème d’identification ».
Or la jeune femme concernée, qui accompagnait son amie, avait donné au préalable toutes les informations nécessaires : nom, prénom, adresse, numéro de téléphone etc, permettant de l’identifier. Elle avait même présenté une pièce d’identité.
Une mesure d’exclusion qui est donc tout à fait injuste et islamophobe selon les deux jeunes femmes, qui racontent leur expérience sur les réseaux sociaux, notamment sur le compte Twitter Albertine Créations, celui de la jeune femme discriminée, à travers le hashtag #aquaboulevardscandale.
Dans leur vidéo, les deux amies appellent aussi au boycott de la salle de sport et s’indignent de cette humiliation subie à cause de leur religion, au milieu d’une salle d’une centaine de personnes. D’autant qu’elles rapportent également que d’autres sportifs dans l’établissement portent des casquettes, des bandeaux et s’étaient même pris en photo avec des bonnets rouges à l’approche de Noël.
https://www.youtube.com/watch?v=2lNnmGl5quE
« Cela veut dire que les personnes atteintes d’un cancer et qui perdrait leurs cheveux n’ont pas le droit de se couvrir ? Que les musulmans n’ont pas le droit de faire du sport ? », interroge l’adhérente du club dans la vidéo, qui a décidé de résilier son abonnement annuel.
« Ce n’est pas parce que tu portes un voile que tu ne peux pas faire de sport », ajoute t-elle. Le port du hijab a en effet suscité beaucoup de débats dans le monde sportif, mais il est de plus en plus accepté. De nombreuses athlètes musulmanes le portent et les marques de sport développent désormais des couvre-chefs adaptés.
Depuis cet évènement, la jeune fille auteure de la vidéo raconte aussi avoir reçu plusieurs témoignages d’employés d’Aquaboulevard ou autres usagers, qui dénoncent le racisme des responsables du complexe sportif. Une ancienne hôtesse d’accueil avait d’ailleurs déjà témoigné à ce sujet, dans un article du Nouvel Obs.