Ils étaient 58 exilés à vouloir fouler le sol français « à titre exceptionnel », comme le demandait l’ONG SOS Méditerranée qui espérait pouvoir accoster dans le port de Marseille. Alors qu’Emmanuel Macron avait, en juin dernier, déploré « le cynisme et l’irresponsabilité » de l’Italie lors d’un précédent accostage, l’Elysée a cette fois suggéré que ce soit Malte qui accueille le navire. Le Portugal avait, de son côté, annoncé qu’il pourrait accueillir une partie des passagers du bateau, si la France et Malte faisaient de même.
L’Elysée, officiellement, invoque une raison de timing : « On est clair sur le fait qu’il ne faut pas faire quatre ou cinq jours de mer », indique la présidence de la République pour qui « il faut le faire débarquer rapidement et il est aujourd’hui proche de Malte. »
Malte a finalement annoncé avoir autorisé l’accostage du bateau. Et la France semble bien décidée à ne plus accueillir de réfugiés par bateau que si les conditions sont précises : « Il y a des règles européennes : un bateau de migrants doit accoster vers la côte européenne la plus proche. Aujourd’hui, ce n’est pas le port de Marseille qui est le plus proche », estime Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances.
Plus qu’une simple règle, Paris dit désormais dire non à tous les navires en approche pour des raisons de « politique migratoire cohérente. » « Il faut respecter les règles européennes », explique Bruno Le Maire.