Dans la crise qui oppose le Qatar à l’Arabie saoudite et à ses alliés, le dialogue semble totalement rompu. Depuis début juin, les Saoudiens ont lancé un ultimatum à leur voisin du Golfe et dressé une liste de treize exigences surréalistes. Près de deux mois après le début de la crise, l’émir du Qatar a fait un pas vers l’Arabie Saoudite. Dans son premier discours télévisé depuis le début de la crise, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani a déclaré : « Nous sommes ouverts au dialogue pour régler les problèmes en suspens. » Selon l’émir, le règlement de ce conflit doit se faire « dans le respect de la souveraineté et de la volonté de chaque Etat » et « ne doit pas prendre la forme de diktats mais d’engagements communs et contraignants pour toutes les parties ». Une volonté de dialogue apaisé qui pourrait permettre la fin du QatarBan. Sauf que du côté saoudien, on est loin de vouloir un règlement de la crise et on veut laisser le Qatar sur le banc des accusés.
Erdogan à la rescousse du Qatar
Interrogé par le journal belge Le Soir, Adel al-Joubeir, ministre saoudien des Affaires étrangères, l’assure : « Avec le Qatar, nous ne reviendrons pas au statu quo ante. » Pour son homologue des Emirats arabes unis, Anouar Gargach, « le dialogue est nécessaire mais à la base, il faut qu’il y ait des changements. » Le ministre des EAU assure qu’il avait « espéré que le discours de Cheikh Tamim serait une initiative de changement ». Mais la demande de dialogue semble vaine. L’Arabie saoudite, les Emirats, Bahreïn et l’Egypte sont décidés à mettre le Qatar en marge et le dialogue, qui aurait pu permettre une résolution rapide de la crise, n’est pas prévu dans l’agenda de ces pays. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, va tenter de son côté de convaincre l’Arabie saoudite de revoir sa position : il voyage à Riyad pour une tournée de médiation qui le conduira aussi au Qatar. Mais la mauvaise volonté saoudienne semble manifeste et il serait étonnant que le président turc réussisse à faire revenir le royaume wahhabite sur sa position.