107 milliards de dollars. C’est la somme récupérée par l’Arabie Saoudite suite aux accords financiers conclus avec la majorité des 381 personnes arrêtées dans le cadre de la lutte anticorruption initiée par le prince héritier. Ce week-end, alors que le plus célèbre des prisonniers, le prince Waleed Bin Talal, a été libéré, des sources proches du palais ont affirmé que 56 personnes sont toujours détenues depuis novembre à l’hôtel Ritz-Carlton de Riyad. Les autres ont pu rentrer chez elles.
Pour signifier la fin de la purge, le procureur général d’Arabie saoudite, Saoud Al Mojeb, a organisé une conférence de presse. Le cas des quelques dizaines de prisonniers toujours en détention devrait être réglé avant le 14 février, date à laquelle la direction du Ritz-Carlton assure qu’elle pourra à nouveau louer des chambres aux visiteurs.
Des amendes de 1 à 6 milliards de dollars
Depuis début novembre, les autorités saoudiennes ont relâché une à une les personnes détenues. Dans le plus grand secret — on n’a jamais du les raisons officielles de la plupart des arrestations ni les conditions qui ont permis aux prisonniers de quitter l’hôtel —, Riyad a négocié avec ses détenus. Le prince Miteb Ben Abdallah, ancien chef de la garde nationale, a été le premier libéré d’une longue série. Ce dernier aurait payé 1 milliard de dollars pour recouvrer sa liberté.
Les arrangements financiers avec les autres détenus ont permis au Trésor saoudien d’encaisser des sommes parfois faramineuses, initialement mal acquises selon les autorités. Le milliardaire Waleed Bin Talal aurait reçu une proposition s’élevant à 6 milliards de dollars. Au New York Times, le prince héritier Mohammed Ben Salman assurait vouloir atteindre 100 milliard de dollars de rentrées d’argent. L’objectif a, selon les autorités, été largement dépassé.