Le secrétaire général de l’ONU indique que l’Arabie Saoudite a menacé de retirer ses financement internationaux si l’organisation ne retirait pas son nom d’un rapport sur le Yemen.
Ban Ki-Moon, le secrétaire général des Nations Unies, a-t-il arrangé le rapport de l’ONU sur les combats au Yemen dirigés par une coalition menée par l’Arabie Saoudite ? Oui, si l’on en croit The Independent. La guerre a fait de nombreux morts chez les civils. L’Arabie Saoudite a menacé de retirer ses financement auprès des Nations Unies, réussissant ainsi à enjoliver le rapport sur le Yemen sorti en début de semaine. « C’est l’une des décisions les plus douloureuses et les plus difficiles que j’ai eues à prendre », a indiqué Ban Ki-Moon. A sa sortie, le rapport indiquait que la coalition était responsable à 60 % du bilan de 785 enfants tués et 1 168 mineurs blessés en 2015 au Yemen.
Menaces et intimidations
Mais l’ambassadeur d’Arabie Saoudite a l’ONU avait dénonce « un chiffre très largement exagéré » et avait assuré qu’« il a pu y avoir des dommages collatéraux de temps à autre mais c’est ce qui se passe en temps de guerre. » Vingt-quatre heures plus tard, l’implication de l’Arabie Saoudite dans les civils tués était revue à la baisse par l’ONU. Plus exactement, le nom de la coalition a clairement été retiré du rapport. Human Rights Watch a accusé l’opération diplomatique menée par Ryad de rendre « dérisoires les efforts de l’ONU pour protéger les enfants. » Ban Ki-Moon a, de son côté, indiqué que les pressions de l’Arabie Saoudite étaient inacceptables.
Du côté saoudien, on réfute les accusations de chantage faites par le secrétaire général de l’ONU : « Nous n’avons pas menacé ou intimidé, rétorque l’ambassadeur d’Arabie Saoudite aux Nations Unis, nous n’avons jamais parlé de financement. » Pour Abdallah Al-Mouallimi, « il est pas dans notre style, il est pas dans nos gènes, il est pas dans notre culture d’utiliser les menaces et l’intimidation. Nous avons le plus grand respect pour l’institution des Nations Unies. » Mais Ban Ki-Moon confirme sa version des faits, mais admet avoir besoin du financement saoudien. Si ces derniers sont coupés, assure-t-il, la situation des enfants de Palestine, du Soudan du Sud, du Yémen et de bien d’autres pays serait affectée.