Le 15 mars, un suprémaciste blanc a tué 50 fidèles dans deux mosquées de la grande ville de l’île du Sud. Les images se sont répandues largement avant que le géant technologique n’annonce qu’il avait retiré 1,5 million de copie des images.
Le fondateur de Facebook a mis en exergue récemment la difficulté à faire face aux gens mal intentionnés déterminés à contourner ses systèmes de modération.
Mais le commissaire à la protection des données personnelles John Edwards l’a accusé de « duplicité ».
« En fait, ils n’avaient pas de systèmes pour détecter les événements de Christchurch », a déclaré M. Edwards à Radio New Zealand, ajoutant que la diffusion des vidéos avec un différé serait une bonne mesure provisoire.
« C’est une technologie qui peut faire beaucoup de mal (…). Il (M. Zuckerberg) ne peut pas nous dire, ou il ne veut pas nous dire, combien de suicides sont diffusés en direct, combien de meurtres, combien d’agressions sexuelles ».
« En fait, j’ai précisément posé ces questions à Facebook la semaine dernière et ils n’ont tout simplement pas ces chiffres, ou ils ne veulent pas nous les donner ».
M. Zuckerberg avait ajouté que Facebook travaillait sur les moyens de censurer les vidéos d’attentat sur sa plateforme Live mais n’avait pas l’intention pour autant de les diffuser en différé.
Le commissaire a déclaré que le géant américain devait se mettre à la hauteur des événements et prendre la responsabilité des contenus publiés sur sa plateforme.
« C’est un problème mondial. Les événements qui ont été diffusés en direct à Christchurch auraient pu se produire n’importe où dans le monde », a-t-il dit.
« Ils sont responsables des contenus déplorables qui ont créé les conditions préalables du génocide en Birmanie. Ils ont permis que leur service soit manipulé par des trolls russes pour influencer le résultat d’élections ».
Facebook a été secoué par plusieurs scandales ces dernières années, parmi lesquels Cambridge Analytica (partage de données personnelles à l’insu des abonnés et à des fins politiques), des accusations d’ingérence d’officines russes en faveur de l’élection de Donald Trump à partir de la plateforme, responsabilité de la plateforme dans le partage de messages haineux contre les Rohingyas en Birmanie etc.
La semaine dernière, l’Australie a adopté une législation controversée instaurant des peines de prison pour les cadres de groupes comme Facebook ou YouTube qui ne retireraient pas rapidement les contenus extrémistes.