L’attentat contre la mosquée de Québec qui avait fait six morts dans le Centre Culturel Islamique de Québec ne sera finalement pas qualifié d’attentat terroriste. Le procureur de la Couronne de Québec a refusé de qualifier l’attaque d’attentat terroriste. Clamant la complexité d’interpréter les intentions du militant d’extrême droite David Bissonnette, elle a opté pour six chefs d’accusation de « meurtre au premier degré » et six chefs de « tentative de meurtre avec usage d’une arme à autorisation restreinte. » Le Premier ministre Justin Trudeau avait lui même qualifié l’attaque d’attentat terroriste, déclaration rarissime lorsque les musulmans sont victimes dans les pays occidentaux.
« Seuls les musulmans sont capables d’actes terroristes pour les autorités canadiennes »
Mais cela ne sera pas suffisant. Pourtant, le code criminel québécois ne manque pas d’être explicite sur la définition du terrorisme qui inclut les actes commis « au nom d’une cause de nature politique, religieuse ou idéologique » en vue de « causer des blessures graves à une personne ou la mort de celle-ci, par l’usage de la violence… » Pour Mohamed Boudjenan, président sortant de la Fédération canado-arabe, qui a perdu un ami avec lequel il avait étudié, l’argutie judiciaire ne tient pas. Selon lui, cette nouvelle a provoqué un « choc » et un « sentiment d’insécurité totale », il indique clairement que « seuls les musulmans sont capables d’actes terroristes pour les autorités. Lorsque d’autres les commettent, on les humanise, on leur cherche des excuses et on parle de déséquilibrés ou de malades. »
Le procès aura lieu le 11 décembre et l’auteur risque de passer le reste de sa vie en prison. En vertu de loi protégeant les Canadiens entrée en vigueur en 2011, David Bissonnette pourrait finir sa vie en prison en raison de l’addition des peines en cas de meurtres multiples. Avec six chefs d’inculpation pour meurtres, il pourrait avoir à purger six fois 25 années de prison s’il venait à être reconnu coupable.