Mardi dernier, quatre « patriotes » d’extrême droite ont été arrêtés alors qu’ils prévoyaient de s’en prendre au président de la République. Parmi eux, un retraité de 62 ans, Jean-Pierre Bouyer. Leur groupe identitaire, baptisé Les Barjols, compte pas loin de 5 000 membres. Ses combats ? Les « directives européennes », mais aussi « l’immigration massive » et à « la montée de l’Islam. » Emmanuel Macron, considéré par eux comme une « marionnette des oligarques », est lui aussi dans la ligne de mire de cette organisation.
Samedi, les hommes ont été inculpés pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle », puisqu’ils envisageaient une attaque d’Emmanuel Macron. Même si « le projet n’était pas abouti », selon le secrétaire d’État à l’Intérieur Laurent Nuñez. Le retraité avait, sur Facebook, lancé un appel pour recruter des membres : « Je cherche des patriotes, des vrais, pas des figurants, mais des personnes qui désirent donner d’eux-mêmes pour ce pays. » Fan de Marion Maréchal-Le Pen, Jean-Pierre Bouyer reproche au président de n’en faire « pas assez contre la menace islamiste » et a donc voulu créer « des milices d’autodéfense pour être prêts ‘au cas où’. »
Une série d’arrestations qui n’est pas sans rappeler celle de membres du groupuscule d’ultradroite AFO, qui comptait s’en prendre à des imams, à des femmes voilées ciblées au hasard ou encore empoisonner la nourriture halal dans les supermarchés. En 2016, le patron de la DGSI de l’époque, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, assurait que des attentats contre la communauté musulmane avaient été déjoués. Il avait alors affirmé qu’il prévoyait, ces prochaines années, « une confrontation entre l’ultradroite et le monde musulman – pas les islamistes, mais bien le monde musulman. »