En Bavière, le christianisme fait partie de l’identité locale. Alors, pas question de ne pas le montrer. Désormais, les bâtiments publics — ministères régionaux, palais de justice, commissariats, institutions publiques — à l’exception des musées et des théâtres, devront arborer un crucifix sur leur devanture. Des crucifix étaient déjà arborés dans les salles de classe du Land.
C’est la loi locale qui les y oblige : un texte, qui veut sauvegarder « l’identité bavaroise », oblige en effet à apposer des crucifix sur les murs des bâtiments publics, ces objets étant, selon les textes, « l’expression d’une empreinte historique et culturelle » dans cette région majoritairement catholique.
La politique d’immigration d’Angela Merkel n’est pas étrangère à cette décision. Voyant arriver des exilés musulmans, les Bavarois veulent rappeler qui sont « imprégnés de culture chrétienne avec des jours fériés chrétiens », comme l’indique le ministre-président de la Bavière, Markus Söder, par ailleurs membre du parti conservateur CSU. C’est lui qui est à l’origine de cette mesure.
Pour Marku Söder, le crucifix serait non seulement « un symbole religieux mais aussi un symbole d’identité. » Depuis vendredi, les gestionnaires de bâtiments publics ont donc dû investir dans l’achat de crucifix qui doivent être, selon les textes, « bien visible » même si aucune taille n’est imposée. Au grand dam des politiques de gauche qui jugent cette décision « populiste. » La CSU tente en effet, à quelques mois des élections régionales, de reprendre une certaine avance sur la formation d’extrême droite AfD, qui pourrait lui faire de l’ombre.