C’est la question qui taraude en ce moment la presse belge. Depuis la sortie étonnante de Redouane Ahrouch, trésorier du pari Islam, qui propose de séparer les hommes et les femmes dans les transports en commun, nombreuses sont les personnalités politiques à demander l’interdiction de la formation politique. C’est le cas du député fédéral Richard Miller, qui estime que le parti Islam représente « un risque de trouble à l’ordre public. » Georges-Louis Bouchez, leader du mouvement apolitique Mons en mieux, compte lui demander à Elio Di Rupo, ex-Premier ministre et actuel bourgmestre de Mons, de prendre un arrêté de police interdisant les rassemblements d’Islam.
Ce mardi matin, l’élu doit déposer une motion. « Je la dépose officiellement ce mardi matin. Elle demande au bourgmestre de prendre un arrêté de police empêchant les rassemblements du parti Islam sur le territoire de la Ville de Mons, explique Georges-Louis Bouchez. Le texte demande aussi que cette décision soit ensuite communiquée à l’Union des villes et communes de Wallonie, puis d’en faire de même avec Bruxelles et la Flandre. »
« Les membres du parti Islam sont à côté de la plaque »
Si les réactions politiques ont été nombreuses, jusqu’à certains membres du gouvernement qui n’ont pas hésité à fustiger la proposition de Redouane Ahrouch, au sein de la communauté musulmane également, les idées du parti Islam provoquent un certain émoi. « Les membres du parti Islam sont à côté de la plaque ! Ces propos ne sont pas partagés par une immense majorité de musulmans et ne correspondent pas à la vision qu’à une grande partie de la population musulmane de la place de la femme au sein du système politique », assure par exemple Isabelle Praille, l’ancienne vice-présidente de l’Exécutif des musulmans de Belgique.
Pour Isabelle Praille, « quand Redouane Ahrouch dit vouloir séparer les hommes et les femmes dans les transports publics, je me demande s’il ne s’est pas trompé de pays. » L’ex-vice-présidente de l’EMB se demande s’il ne s’agit pas simplement d’une provocation de la part du trésorier du parti Islam. Quoi qu’il en soit, « cela ne respecte pas le système de vie en Belgique », assure-t-elle.
Chauffeur de bus à la STIB, Redouane Ahrouch a également été rappelé à l’ordre par les dirigeants de sa société. A la société de transports bruxelloise, on rappelle que « les déclarations parues dans la presse lui appartiennent dans le cadre de sa fonction de fondateur du parti Islam et ne représentent absolument pas le point de vue de l’entreprise. » La STIB insiste sur le fait qu’elle « prône l’accessibilité des transports publics pour chacun, ainsi que la diversité que ce soit tant au niveau de l’accessibilité qu’au niveau du personnel. » La société a indiqué que Redouane Ahrouch allait être convoqué par sa hiérarchie.