L’immigration est-elle pire que le terrorisme ? C’est en tout cas l’avis du Premier ministre israélien qui, il y a trois jours, donnait une conférence de presse à Dimona, consacrée au développement de la région sud d’Israël. Netanyahu en a profité pour vanter les mérites de la barrière électronique construite à la frontière israélo-égyptienne.
« Sans cette barrière, nous serions confrontés à de graves attaques de terroristes du Sinaï et, pire, à une arrivée massive de migrants africains illégaux », a indiqué Benyamin Netanyahu. Le Premier ministre de l’Etat hébreu est fier de sa barrière car, explique-t-il, c’est une véritable guerre des religions qui se joue entre Israéliens et migrants : « Nous parlons d’un Etat juif et démocratique, mais comment assurer qu’il reste juif avec 50 000 ou 100 000 migrants par an ? », a-t-il demandé.
Cette barrière électronique a été érigée en 2014 et s’étend sur 242 kilomètres, du sud de la bande de Gaza à la ville d’Eilat. Une clôture qui inspire Donald Trump pour ériger son mur à la frontière mexicaine.
Les déclarations de Netanyahu ont fait polémiques, au moment où 20 000 migrants africains — sur les 42 000 qui vivent aujourd’hui en Israël, principalement soudanais et érythréens — sont priés de plier bagage. Le gouvernement les appelle en effet à des « retours volontaires » dans leur pays d’origine. Appelé les « infiltrés », les migrants venus par le Sinaï auront le choix entre la déportation et la prison.