Quelle est la femme politique qui a dégainé le plus rapidement suite aux attentats de Berlin et d’Ankara hier ? Indice : ce n’est pas Marine Le Pen. Mais son alter ego de l’autre côté du globe, l’Australienne Pauline Hanson. La sénatrice du Queensland, chef du parti d’extrême droite One Nation, n’a pas hésité à prendre appui sur l’attaque présumée terroriste d’un camion sur un marché de Noël berlinois et sur l’assassinat de l’ambassadeur russe en Turquie pour réaffirmer que sa proposition controversée d’interdire l’entrée de migrants musulmans sur le sol australien était « justifiée ».
A la faveur du décalage horaire, la sénatrice de 62 ans a publié un tweet aux premières de ce mardi après qu’un réfugié afghan a tué 12 personnes et blessé 48 autres au volant d’un 25 tonnes lancé en plein marché de Noël à Berlin, hier soir. Un attentat perpétré dans la foulée du meurtre de sang-froid de l’ambassadeur de Russie en Turquie par un agent de police turc, alors que le diplomate visitait une exposition dans une galerie d’art à Ankara. « Vous n’avez qu’à voir les horreurs commises par des terroristes islamistes aujourd’hui en Europe pour comprendre pourquoi nous devons interdire l’immigration musulmane », a-t-elle adressé à l’intention de ses quelque 15 500 abonnés. Un tweet « liké » par 830 personnes, dont 265 rien que dans la première heure suivant sa publication.
You only have to look at the horrors being committed by Islamic terrorists today in Europe to understand why we must ban Muslim immigration.
— Pauline Hanson (@PaulineHansonOz) 20 décembre 2016
Un discours islamophobe qui prend racine
Lors de son discours d’investiture devant le sénat en septembre dernier, Pauline Hanson avait soulevé les critiques pour avoir lancé un appel à l’interdiction de l’entrée des musulmans sur le sol australien. Une proposition reprise à celui qui était encore le candidat républicain à l’élection présidentielle américaine, Donald Trump, et que la sénatrice justifie par le fait que « leur culture et leur idéologie sont incompatibles avec les valeurs laïques de l’Australie ».
Pauline Hanson s’était pour la première fois illustrée dans le cadre des attentats djihadistes de Paris en 2015, en s’élevant contre l’accueil des réfugiés de confession musulmane suite à la proposition formulée par le gouvernement Turnbull d’accepter des réfugiés fuyant les zones de guerre en Syrie et en Irak. Dans un pays traditionnellement ouvert à l’immigration et aux cultures étrangères, le discours et les prises de position islamophobes de Pauline Hanson semble prendre racine. Dick Smith, un célèbre et richissime entrepreneur australien, a apporté son soutien officiel à One Nation et à sa politique de restriction migratoire. En soulignant, néanmoins, qu’il était opposé au bannissement ciblé des Musulmans. Jusqu’à quand ?