Suite à l’affirmation de Bruno Le Maire, qui se dit en « guerre contre l’Islam politique », Jean-Pierre Chevènement a tenu à préciser que la France n’était pas hostile à cet Islam.
Suite à l’attaque d’un forcené à Nice, le 14 juillet dernier, les dirigeants politiques ont rivalisé d’indécence en se lançant dans une surenchère à propos de l’Islam. Lors du journal télévisé de France2, lundi dernier, Bruno Le Maire a lui-même dénoncé cet « échange de ping-pong » entre le gouvernement et l’opposition, tout en rappelant qu’« il faut mener une guerre impitoyable contre l’Islam politique ». Sauf que cette petite phrase n’a pas vraiment plu à Jean-Pierre Chevènement. L’ancien ministre de l’Intérieur, qui avait déclaré en mars 2015 que « les premières victimes du terrorisme sont les musulmans », a repris Bruno Le Maire sur une question de vocabulaire.
L’adversaire, « c’est le terrorisme qui se dit djihadiste »
Pour Jean-Pierre Chevènement, parler d’Islam politique était « beaucoup trop général ». L’ex-ministre de François Mitterrand puis de Jacques Chirac tacle le candidat à la primaire des Républicains en lui demandant si « nous allons rompre nos relations diplomatiques avec la Turquie, avec l’Iran », qui « sont des régimes islamistes », mais aussi « avec le Maroc, dont le roi est le commandeur des croyants et dont le Premier ministre est un islamiste ». Pour Jean-Pierre Chevènement, « il faut employer les mots justes ». Et la phrase de Bruno Le Maire n’est pas en phase avec la politique étrangère de la France. « Nommons réellement l’adversaire que nous voulons combattre. C’est le terrorisme qui se dit djihadiste », explique le « Che ».
Bruno Le Maire déclarait, il y a peu : « Ne soyons pas naïf, il y a un Islam politique, il y a du salafisme. (…) L’Islam politique n’a pas sa place en France ». Un concept dont la définition semble différente de la définition avancée par Chevènement. Mais Bruno Le Maire n’est pas le seul à avoir été approximatif : dans le festival d’inepties à droite, Nathalie Kosciusko-Morizet a indiqué vouloir interdire le salafisme. « Neutraliser ce qui nourrit Daesh et lutter contre la radicalisation, c’est rendre le salafisme illégal et faire naître un Islam de France, respectueux de la République », écrit la candidate à la primaire des Républicains, qui s’était déjà emmêlée sur le thème de l’Islam chez Laurent Ruquier.