Cinq minutes pour discuter, pas une de plus. Le concept ressemble comme s’y méprendre à une séance de rencontres amoureuses. Mais il n’en est rien : les speed-datings organisés par Lueurs — Glimp en néerlandais —, le magazine annuel pour le dialogue interreligieux qui a voulu marquer le coup pour la sortie de son deuxième numéro. Une initiative intéressante des autorités bruxelloises, qui ont choisi dans cette édition de donner la parole aux jeunes, indique la secrétaire d’Etat à l’Egalité des chances de la capitale belge, Bianca Debaets. « Nous pensons qu’il est très important, pour une ville qui compte de nombreuses communautés et autant de courants religieux, de pouvoir franchir les barrières, souvent invisibles, entre les différents groupes ; et de faire en sorte que les rencontres puissent avoir lieu dans un respect et une compréhension mutuels », écrit-elle dans son édito.
Se rencontrer pour faire disparaître les préjugés
Et quoi de mieux qu’un speed-dating pour franchir ces barrières ? Le journal DH explique le concept : pendant cinq minutes, les jeunes présents à cet événement ont pu échanger avec un leader religieux, qu’il soit musulman, catholique ou encore juif. « Après les attentats, il y a eu beaucoup de débats pour savoir si notre société multiculturelle fonctionnait, mais aussi beaucoup de préjugés et de racisme, déplore Bianca Debaets. Aujourd’hui, je pense qu’il faut se focaliser sur ce qui nous unit et les valeurs que nous partageons plutôt que sur nos différences. » Une aubaine pour les personnalités religieuses, qui n’ont que trop peu l’occasion de s’exprimer. « Nous essayons de faire de notre mieux pour favoriser le dialogue. En tant qu’êtres humains, nous n’avons pas d’autres choix que de vivre ensemble », estime par exemple le leader musulman en Belgique, Salah Echallaoui. Même son de cloche pour son homologue juif, Philippe Markiewicz, président du Consistoire central israélite de Belgique, qui estime que « c’est par les contacts que les préjugés disparaissent. » Jeunes et leaders spirituels ont pu discuter ensemble de religion, mais également de problèmes de société ou de philosophie. Une initiative concluante, qui appelle d’autres rencontres comme celle-ci.