En s’alliant pour plaider leurs causes face aux députés, musulmans et juifs tenteront de sauver l’abattage rituel sans étourdissement.
Dans le cadre de la commission d’enquête parlementaire sur les conditions d’abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Anouar Kbibech, et le président du Consistoire central israélite de France, Joël Mergui, ont conjointement décidé de créer une commission mixte sur l’abattage rituel. Objectif : peser sur les décisions qui vont être prises par les députés concernant le marché de l’abattage. Car, indique l’Assemblée nationale, l’abattage rituel, principalement le halal, représente 15 % de la viande disponible en France. « L’abattage rituel musulman et l’abattage rituel juif sont proches et convergents », indique Anouar Kbibech pour justifier la création de la commission commune mixte.
Le respect de l’animal est garanti
Une réunion a déjà eu lieu entre les représentants du CFCM et ceux du Consistoire central israélite de France. Une rencontre lors de laquelle les différentes parties ont pu parler de leurs « préoccupations communes », selon Joël Mergui. Les deux organisations religieux devront répondre aux questions des parlementaires, qui se demandent s’il est possible d’envisager un étourdissement pré-mortem ou s’il est possible de réduire la souffrance animale. Pour le moment, refus catégorique du Consistoire sur la question de l’étourdissement : « Revenir sur cette pratique, c’est une forme d’atteinte à notre liberté de conscience », résume-t-il. Même son de cloche du côté du CFCM.
Selon le président du Conseil musulman, « la mise à mort des animaux sans étourdissement est une exigence rituelle. » Pour Joël Mergui, « l’abattage rituel est une pratique très ancienne, une pratique juive, qui a été la première pratique qui a permis de garantir le respect de l’animal. » Pas question donc de rejeter la maltraitance des bêtes sur l’abattage rituel. La visite des députés dans un abattoir halal cette semaine montre que le bien-être animal est respecté lors du sacrifice. Côté casher, « il n’y a quasiment aucun raté dans l’abattage rituel juif » assure Joël Mergui, alors que, selon Anouar Kbibech, « l’animal doit être respecté » lors de l’abattage halal, qui respecte comme il se doit le « bien-être animal » et « l’hygiène. »