Un amendement gouvernemental vient d’être inscrit dans le cadre du projet de budget de la Sécurité sociale et adopté en seconde lecture par l’Assemblée nationale à 39 voix contre 24.
Un amendement qui concerne directement les chibanis, ces immigrés du Maghreb ayant travaillé des dizaines d’années en France avant de retourner s’installer pour certains, dans leur pays.
La nouvelle mesure vise « à étendre la prise en charge des frais de santé des pensionnés résidant à l’étranger et ayant travaillé plus de quinze ans en France lorsqu’ils sont soignés lors de leur séjour temporaire en France ».
« Dans ce cas, la France prendra en charge unilatéralement les soins de ces personnes », a expliqué la secrétaire d’Etat auprès de la ministre des solidarités et de la santé, Christelle Dubos.
Le texte va maintenant retourner au Sénat. Sa lecture définitive est programmée à l’Assemblée le 3 décembre prochain.
Le rapporteur du texte, Olivier Véran (LRM), a salué dans l’Hémicycle le vote de l’amendement chibanis.
« Ceux qu’on appelle ‘les cheveux blancs’ sont venus en France dans les années 1960-1970. Ils ont effectué des métiers pour lesquelles la France avait besoin d’eux et, après toute une vie de labeur, ont exprimé le souhait de pouvoir rentrer chez eux », a-t-il rappelé.
Mais « ils étaient jusqu’ici traités distinctement de tous les autres, ce qui n’était pas normal », a souligné l’élu, citant l’obligation qui leur était faite de résider sur le territoire français pour bénéficier de la couverture santé.
Déjà 750 000 personnes titulaires d’une pension vieillesse française et pouvant justifier de quinze ans de cotisations résident aujourd’hui en dehors de la France.
Parmi eux, 420 000, installés dans l’Union européenne, sont déjà couverts. La mesure votée concerne les 330 000 pensionnés restants, dont 240 000 résident au Maghreb, principalement en Algérie, au Maroc et en Tunisie.