L’Australien Brenton Tarrant, 28 ans, sera examiné par deux experts médicaux pour savoir « s’il est en mesure d’être jugé ou s’il est dément », a décidé le juge Cameron Mander au cours d’une brève audience à Christchurch, où l’Australien est inculpé de 50 meurtres et de 39 tentatives de meurtre pour ces attaques.
Brenton Tarrant comparaissait par lien vidéo depuis la prison de très haute sécurité d’Auckland, où il est détenu à l’isolement suite à son arrestation peu après le massacre.
Le suspect est resté immobile tout au long de l’audience. Le tribunal ne lui a pas demandé de dire s’il comptait plaider coupable ou non coupable. Les médias sont désormais interdits de filmer ou de photographier l’accusé.
Plusieurs membres de familles des victimes étaient présents au tribunal.
Je « veux juste voir ce qu’il a à dire, quel sorte de sentiment il a, (son) émotion, pour voir quelle est sa réaction, bonne ou mauvaise », a dit devant le tribunal, à la radio néo-zélandaise, Yama Nabi, dont le père de 71 ans a été tué dans le massacre.
La prochaine audience est prévue le 14 juin.
Le tueur a limogé son avocat commis d’office après sa première comparution le 16 mars, ce qui a fait craindre qu’il veuille se défendre lui-même et se servir de son procès comme plateforme de propagande.
Toutefois, deux avocats d’Auckland, Shane Tait et Jonathan Hudson, étaient présents durant l’audience pour le représenter.
La Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern a répété à plusieurs reprises que la tuerie de Christchurch était un « attentat terroriste ».
Le ministère public pourrait vouloir qualifier l’accusé de terroriste afin de montrer que l’extrémisme de droite est tout aussi dangereux que l’extrémisme islamiste.
L’administration pénitentiaire avait révélé le mois dernier que Tarrant était séparé des autres détenus et qu’il pouvait être surveillé en permanence, directement par les gardiens de prison ou par vidéo.
Il n’a pas accès à la télévision, à la radio, aux journaux et n’a pas droit aux visites.
En cas de condamnation, selon la presse locale, il est vraisemblable qu’il reste à l’isolement afin de lui épargner d’éventuelles représailles de co-détenus à majorité polynésiens.
Selon le dernier bilan des autorités, 24 personnes sont toujours hospitalisées, dont quatre dans un état critique. Parmi ces dernières victimes figure une fillette de quatre ans.