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Comment Israël aide les dictatures à traquer les dissidents

C’est une enquête riche en révélations. Haaretz explique comment Israël est devenu l’un des principaux exportateurs d’outils d’espionnage destinés à fliquer la société civile dans le monde entier. Les dictateurs, même dans les pays n’ayant aucun lien diplomatique officiel avec l’Etat hébreu, utiliseraient des technologies israéliennes pour espionner leurs citoyens. Récemment, les liens entre les Emirats arabes unis et le groupe de cyber-espionnage NSO avaient été révélés. Le pays du Golfe espérait alors se servir des technologies israéliennes pour espionner son voisin le Qatar.

Les Emirats, Bahreïn, l’Indonésie et des pays africains comme clients

L’enquête de Haaretz prouve, peut-on lire, que le secteur de l’espionnage israélien est devenu en quelques année le fer de lance du commerce mondial des outils de surveillance et d’interception de communications. « Aujourd’hui, chaque agence gouvernementale qui se respecte et qui ne respecte pas la vie privée de ses citoyens est dotée de capacités d’espionnage créées à Herzliya Pituah », le centre technologique de Tel-Aviv, écrit le journal israélien qui revient notamment sur l’affaire NSO. Une députée et l’avocat des droits de l’homme Itay Mack ont saisi les tribunaux en 2016 pour demander la suspension du permis d’exporter du groupe israélien.

Mais NSO n’est que la face visible de l’iceberg. Car selon Haaretz, qui a pu contacter une centaine de sources réparties dans quinze pays, l’industrie israélienne n’a jamais hésité à vendre ses technologies à des pays non démocratiques. Ainsi, du matériel israélien a été utilisé pour localiser et détenir des militants des droits de l’homme, pour persécuter des membres de la communauté LGBT et pour faire taire les opposants de différents régimes. Même dans certains pays arabes n’ayant aucune relation diplomatique avec l’Etat hébreu : Bahreïn, Indonésie, Angola, Mozambique, Emirats arabes unis… La liste des clients est longue.

Répression des minorités chiites à Bahreïn

De leur côté, les patrons de boîte de cyber-espionnage ont tous le même discours : Israël aide les Etat à venir à bout du terrorisme et à lutter contre le crime. Avec l’aide de l’Etat hébreu : les exportations des technologies de ces sociétés ont été autorisées par le ministère de la Défense et sont donc légales. Une fois les systèmes vendus, il n’y a plus aucun moyen d’empêcher une quelconque utilisation abusive, admettent cependant les industriels. « Vous ne pouvez pas vendre une Mercedes à quelqu’un et lui dire de ne pas conduire à plus de 100 kilomètres à l’heure », ironise l’un d’entre eux.

Outre les Emirats, l’Arabie saoudite se servirait également des technologies israéliennes. Début octobre, Citizen Lab a annoncé être quasiment certain que le logiciel espion Pegasus était utilisé pour suivre à la trace Omar Abdulaziz, un dissident saoudien vivant au Canada et ayant obtenu le statut de réfugié politique. Riyad aurait fait appel à NSO, comme son voisin émirien. A Bahreïn, le cyber-espionnage permet de réprimer les minoritées chiites. L’enquête de Haaretz indique notamment qu’en 2011, au moment des printemps arabes, des renforts venus de Riyad ont permet une forte répression. Le tout, avec l’aide des technologies israéliennes.

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