Dans sa première interview diffusée mercredi depuis le lancement de sa campagne, au quotidien Yedioth Aharonot, l’ex-chef d’état-major Benny Gantz se réfère notamment de façon positive au précédent qu’ont constitué le retrait israélien de la bande de Gaza et le démantèlement des colonies dans cette région en 2005.
Selon lui, ce retrait avait été « appliqué par l’armée et les colons d’une façon douloureuse, mais bonne ».
Il faut « en tirer les leçons et les appliquer dans d’autres endroits », ajoute M. Gantz dans l’interview, qui sera publiée dans son intégralité vendredi.
Il ne précise toutefois pas l’ampleur que pourrait avoir un éventuel retrait de la Cisjordanie ni la manière de régler diplomatiquement le conflit avec les Palestiniens.
Benny Gantz a lancé sa campagne la semaine dernière lors d’un discours rejetant tout retrait des blocs de colonies en Cisjordanie où vivent la majorité des colons, de la partie annexée du plateau du Golan et de la vallée du Jourdain, ou de Jérusalem-Est annexée.
Même s’il ne le dit pas explicitement dans l’interview, il pourrait prôner un retrait de colonies isolées et « colonies sauvages » qui n’ont pas l’approbation des autorités. L’ensemble des colonies israéliennes sont illégales aux yeux du droit international.
Les plans de paix proposés dans le passé par Israël prévoyaient un retrait partiel de la Cisjordanie et le maintien des blocs de colonies.
Le parti de M. Gantz, « Résilience pour Israël » créé en décembre, pourrait remporter entre 21 et 24 des 120 sièges du Parlement, en deuxième position derrière le Likoud de Benjamin Netanyahu, selon les derniers sondages.
Après la diffusion de cet interview, son parti a tenu à souligner dans un communiqué que Benny Gantz n’envisageait aucun retrait unilatéral des colonies.
Et à droite, ses propos ont aussitôt déclenché des critiques.
« Nous vous l’avions dit: Benny Gantz va former un gouvernement de gauche avec l’aide » des députés arabes d’opposition qui ont 13 sièges sur 120 dans le Parlement, a affirmé un porte-parole du Likoud.
Le ministre de l’Education Naftali Bennett, à la tête de « la nouvelle droite », une formation ultra-nationaliste récemment fondée et favorable à l’annexion d’une partie de la Cisjordanie, est également monté au créneau.
« Gantz a jeté bas le masque et doublé sur sa gauche Avi Gabaï (le chef du parti travailliste). Il veut expulser des juifs de leur foyer », a-t-il dit.