La mesure a été prise afin de diversifier le marché touristique de la Corée du Sud, « le besoin d’élargir le marché touristique est plus nécessaire que jamais », a déclaré Park Jeong-ha, le chef du département marketing au sein de l’Organisation coréenne du tourisme. « Nous allons essayer d’augmenter le nombre de touristes musulmans de 980 000 à 1,2 million », poursuit-t-il. En 2016, le nombre de musulmans venant visiter la Corée avait augmenté de 33 % par rapport à l’année précédente.
Un long chemin vers le halal
L’Organisation coréenne du tourisme a mis en place des critères pour ces restaurants, et a créé quatre catégories. La première regroupe les restaurants certifiés halal par la Fédération coréenne musulmane ; la deuxième regroupe les restaurants dont les propriétaires et leurs cuisiniers sont musulmans, et utilisent des produits et ingrédients exclusivement halal ; la troisième catégorie regroupe les restaurants qui servent de la nourriture halal mais aussi de l’alcool ; et enfin la quatrième et dernière catégorie regroupe les restaurants qui servent des produits halal mais aussi du porc. L’OCT prévoit de marquer sa présence dans les foires touristiques des pays dont la population est majoritairement musulmane ou dans lesquels il existe une grande communauté musulmane, comme au Kazakhstan, en Malaisie ou encore en Indonésie. Ces trois pays organisent d’ailleurs des évènements similaires qui se dérouleront d’ici fin avril, durant lesquels l’OCT compte bien être présente. L’organisation prévoit aussi de lancer un festival du halal pour les touristes musulmans. Celui-ci se tiendra en septembre et durera une semaine, durant laquelle des plats locaux seront servis, tous certifiés halal.
Cependant, beaucoup de restaurants coréens qui répondent à l’appel à projets lancé par l’OCT devront demander la certification halal qui requiert une préparation spécifique et complexe. Cho Hee-kyung, la propriétaire de trois restaurants, a expliqué au journal local Korea Herald les difficultés d’obtenir la certification halal : « J’ai plusieurs fois essayé d’obtenir la certification mais il y a énormément de choses à préparer en amont. Tout doit être différent aussi, des planches à travail, aux couteaux. » Elle a d’ailleurs fini par abandonner. Afin d’obtenir le sésame halal, les propriétaires de restaurants doivent aussi passer par un programme conçu et donné par un consultant spécialisé dans la certification halal. Les restaurants “muslim-friendly” sont aujourd’hui une niche importante à cibler, compte tenu du nombre croissant de musulmans dans le monde. Un grand et relativement nouveau marché a émergé, il semble donc intelligent et nécessaire de s’ouvrir à une telle opportunité, notamment dans le domaine de la restauration.