Dans les rayons des supermarchés, elles ont pris place aux côtés des différents produits halal vendus pour le ramadan. Les dattes sont très prisées pour la rupture du jeûne. Bomaja, Delilah, Plaines de Jordanie, Dattes du paradis ou encore Shams… Les marques de dattes vendues pendant le mois béni attirent par leur arabité et leurs noms exotiques. Et pourtant, la plupart d’entre elles sont produites… en Israël. La medjool est la datte israélienne la plus exportée en Europe. Pour les musulmans qui boycottent les produits des colonies, il est hors de question d’acheter ces dattes mais choisir devient un véritable casse-tête. Pourquoi ? Car plusieurs subterfuges existent pour faire passer les dattes en provenance de l’Etat hébreu pour des dattes d’autres nationalités.
Enfin des dattes de bonne qualité qui viennent pas de chez les tueurs d enfants pic.twitter.com/UfXWqf2kuk
— Epris de Justice غزة (@epris2justice) May 19, 2018
Des dattes pas vraiment sud-africaines
C’est le cas de cet internaute qui pense, avec Karsten, avoir enfin trouvé une marque vendant des dattes non israéliennes. Celles-ci seraient produites en Afrique du Sud. Problème : les dattes de la marque Karsten sont issues de fermes qui mettent en œuvre des technologies d’agriculture israéliennes. La marque sud-africaine, dénonce BDS, a passé « un accord commercial avec une coopérative, Hadiklaim, laquelle fait des opérations dans des colonies israéliennes illégale. » Autrement dit, indirectement, ces dattes proviennent des colonies palestiniennes.
Une opération d’étiquetage opaque
Pour éviter le boycott, Israël est coutumier du changement d’étiquetage : les dattes locales sont envoyées dans un pays tiers — l’Afrique du Sud fait partie des principales étapes des dattes de l’Etat hébreu — pour y être conditionnées et envoyées en France. Résultat : sur l’étiquette, le « made in South Africa » est en partie trompeur. Selon les chiffres édités par Friends of Al-Aqsa, environ 15 % des dattes exportées en Europe sont israéliennes et, chaque année, l’Etat hébreu engrange environ 80 millions d’euros grâce au commerce de ce produit. Bien souvent grâce à une savante opération d’étiquetage opaque.