Ce vendredi 18 mai, Human Rights Watch a annoncé l’arrestation de sept militants des droits des femmes. Depuis mardi, ces militants sont détenus. Parmi eux, on trouve notamment trois femmes : Loujain al-Hathloul, Aziza al-Youssef et Eman al-Nafjan, qui avaient milité pour la fin du système de tutelle encore en vigueur en Arabie Saoudite, et contre l’interdiction faite aux femmes de conduire. Ces sept personnes sont officiellement accusée d’avoir « tenté de porter atteinte à la sécurité et la stabilité du royaume. »
Elles sont également accusée de vouloir « saper l’unité nationale. » Une façon élégante de reprocher aux militants d’avoir pris des positions trop progressistes. En réalité, le royaume tente désespérément de museler les militants des droits humains. Selon HRW, en septembre dernier, la cour royale a appelé les activistes les plus influents du pays, dont certains de ceux qui viennent d’être arrêtés, pour les mettre en garde de ne pas parler aux médias. HRW assure que les militants en faveur des droits des femmes vivent dans un « climat de peur » depuis le début de la campagne de réformes du prince héritier « MBS ».
Selon Sarah Leah Whitson, directrice Moyen-Orient chez Human Rights Watch, « le message est clair que toute personne exprimant son scepticisme à propos du programme de réforme du prince héritier est passible de prison. » Etonnant quand on sait que le prince a autorisé, à partir du mois de juin, les femmes à conduire. Loujain al-Hathloul avait déjà été arrêtée fin 2014, et détenue pendant deux mois et demi après avoir essayé de traverser en voiture la frontière entre les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite. Aujourd’hui, les autorités saoudiennes tentent de faire passer les militants des droits humains pour des « traitres ». Amnesty International dénonce « une tactique d’intimidation totalement injustifiable. »