Jusqu’à la fin de la semaine, des athlètes sans bannière participent aux JO de Rio. Ces réfugiés ont pu être présents grâce au HCR et au CIO.
Après être arrivée en tête d’une série de l’épreuve de natation aux Jeux Olympiques de Rio, Yusra Mardini a mis en lumière la délégation de réfugiés présente dans cette compétition qui veut défendre des valeurs universelles. Son histoire — un sauvetage de plusieurs réfugiés en pleine mer suite à un naufrage — a ému le monde entier et permis de parler un peu plus de ces athlètes pas comme les autres. Si le tableau des médailles n’est pas en la faveur de la délégation des réfugiés, avec aucune breloque remportée jusqu’à maintenant, cela s’explique par une préparation écourtée : cela ne fait que six mois que ces champions s’entraînent pour les JO 2016.
Dix athlètes gonflés à bloc
Mais qu’importe, leur présence sur le sol brésilien est déjà une victoire. « Ils sont là pour représenter les autres réfugiés, et c’est ce qui compte », résume Céline Schmitt, porte-parole du Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) en France, interrogée par la radio RCF. C’est d’ailleurs grâce au HCR que l’équipe, emmenée par dix athlètes, a pu se présenter aux JO. « C’est le président du CIO Thomas Bach qui a proposé cette idée », se souvient la porte-parole du HCR France, qui explique que le Haut commissariat pour les réfugiés a ensuite sélectionné, dans des camps, les sportifs qui allaient ensuite participer aux Jeux.
Finalement, quatre femmes et six hommes ont pu prendre place lors de la cérémonie d’ouverture. Judo, natation, athlétisme… Rami Anis, Yusra Mardini, Yolande Mabika, Popole Misenga, Yonas Kinde, Paulo Amotun Lokoro, James Nyang Chiengjiek, Yech Pur Biel, Rose Nathike Lokonyen et Anjelina Nadai Lohalith viennent de différents pays touchés par des guerres ou des nettoyages ethniques. Thomas Bach affirme avoir voulu délivrer « un message d’espoir à tous les réfugiés de la planète » et permettre « au monde de mieux se rendre compte de l’ampleur de cette crise. » Pour Céline Schmitt, les réfugiés dans plusieurs camps rêvaient de se mêler aux athlètes de haut niveau, avec un message : « Eux, c’est nous ! »