Qui ne connaît pas Hassen Chalghoumi ? L’imam de Drancy fait partie du cercle très fermé des personnalités représentatives — selon les médias — de la communauté musulmane de France. Un attentat perpétré au nom de l’Islam ? Chalghoumi est invité par i>télé. Un acte antisémite ? BFM s’empresse d’appeler Chalghoumi. Un sondage qui montre que les Français n’aiment pas l’Islam ? Chalghoumi vient tailler une bavette — halal — avec Pujadas. Notre chroniqueur s’est penché sur ce statut si particulier de « musulman du PAF » et nous livre un mode d’emploi infaillible pour obtenir sa green card médiatique…
Qui sont ces musulmans islamophobes qui monopolisent le petit écran ? Tout d’abord, au sein de la communauté, on les appelle plus généralement les « collabeurs », terme dont on ne connaît pas avec certitude le « primo-utilisateur », mais qui est un terme assez approprié. Cette catégorie existe depuis longtemps et vous avez aujourd’hui le plus représentatif d’entre eux en la personne de l’imam Hassen Chalghoumi. Celui-là même qui monopolise le petit écran pour toutes ces questions sur l’Islam et que tout le monde connaît du fait de son accent qui ferait, comme on dit chez nous, « trébucher un enfant de neuf ans. »
Oui c’est bien celui là,celui qui est inconditionnellement soutenu par ses mentors Marek Halter et Jean-Christophe Lagarde, le député-maire UDI de Drancy où Monsieur Chalghoumi a un « centre culturel islamique », avec bien entendu une mosquée. La tentative d’imposer Chalghoumi par les tenants du pouvoir-flop ayant pour titre « Agissons avant qu’il ne soit trop tard, le défi d’un imam » (éditions du Cherche midi). Il faudrait que Pujadas nous explique quel a été l’apport intellectuel de Chalghoumi et s’il pense sincèrement que celui-ci peut ou pourrait nous représenter « nous autres » Français musulmans…
Être Charlie sinon rien
Aujourd’hui le « créneau de l’Islam » est porteur et, quand vous voulez percer en France, eh bien c’est simple, vous devez dire ce que certains politiques et journalistes aiment à entendre. Voici quelques sésames : « l’Islam est violent par essence », « il y a un problème d’intégration avec les banlieues », « les musulmans sont des communautaristes », et surtout, « il faut un Islam DE France » ou encore « il faut réformer l’Islam. » En suivant un de ces créneaux, vous aurez l’approbation de BHL ,de Finkielkraut ou même de Goupil. Ensuite, signez une pétition pour libérer une Iranienne ou une Pakistanaise prisonnière de cet « Islam qui opprime les femmes » ou battue par un frère/père digne représentant du « mal/mâle musulman. »
Mais surtout ne vous avisez jamais de critiquer Israël, car là, c’est tout de suite éliminatoire. Vous devez aimer Israël et Netanyahu. Et si vous sortez de ce cadre, vous serez « excommunié » de la République, traité d’intégriste, d’islamiste, de fondamentaliste, de communautariste ou d’autres mots finissant en « iste. » Ah oui j’allais oublier un élément essentiel à votre « intégration — assimilation ? — médiatique » : vous devez être Charlie, car sinon vous êtes un ennemi de la laïcité. Et c’est seulement après que vous pourrez intégrer le club si fermé des « collabeurs. » Vous y croiserez alors Mohamed Sifaoui, l’iman d’Auxerre Birbech, Malek Boutih, Abdenour Bidar, Rachida Dati, Lydia Guirous et tant d’autres encore .
Mais peut-on réellement leur en vouloir, eux qui, sans leur exotique patronyme, n’existeraient même pas ? La seule question à se poser, finalement, serait : Est-ce que les décideurs sont conscients de cette tartufferie ? Ou est-ce une stratégie pour brouiller le message en direction de la communauté musulmane et pour tenter d’imposer ce fameux « Islam DE France » ?