La discrimination religieuse à l’embauche en France a été dénoncée dans un rapport de l’institut Montaigne. Les musulmans ont quatre fois moins de chances d’être reçus en entretien que les catholiques.
« En France, Mohammed a quatre fois moins de chances d’être recruté que Michel. » Le titre du Figaro – qui ne se gêne que très rarement pour taper sur les musulmans – est effarant. Alors que la discrimination au travail est passible de trois ans de prison et de 45 000 euros d’amende en France, les employeurs n’hésitent pas à la pratique sans vergogne. C’est une étude de l’Institut Montaigne qui pointe du doigt ces « fortes discriminations » à l’embauche, notamment liées à la religion musulmane. Un peu comme c’est parfois le cas aux Etats-Unis.
Une mauvaise image de l’Islam
Selon le rapport de l’institut, un candidat « perçu comme musulman pratiquant » a deux fois moins de chances d’être convoqué en entretien d’embauche qu’un candidat qui serait, lui, perçu comme un « catholique pratiquant. » Et c’est encore plus vrai pour les hommes. Des discriminations qui touchent, dans une moindre mesure, les juifs pratiquants. Et il ne s’agit pas là de supputations. Car l’auteur de l’étude, Marie-Anne Valfort, maître de conférences à l’université Panthéon-Sorbonne, a réellement envoyé des candidatures à des sociétés. Elle a répondu à plus de 6 000 offres d’emploi – pour différents postes de comptables, assistants et secrétaires comptables –, en créant des profils différents. Elle a changé les noms de famille, lieux de naissance et dates de naturalisation.
Discrimination à l’embauche : le poids de la religion http://t.co/XgnXW5ft3O #religion
— ReligionActu (@ActuReligion) October 9, 2015
A compétences et diplômes égaux, les musulmans ont été les plus discriminés. Le rapport précise même que la discrimination est plus forte que celle que subissent les Afro-Américains par rapport aux Blancs aux Etats-Unis. « Les Français associent spontanément l’Islam à l’extrémisme religieux et à l’oppression de la femme », estime le rapport, qui affirme que les hommes musulmans « affichant leur laïcité » ont plus de chances d’être reçus en entretien que les autres. Autrement dit, se raser la barbe et renier la pratique de sa religion est parfois le seul moyen de trouver un emploi.
En France, Mohammed a quatre fois moins de chances d’être recruté que Michel (ici)