« L’Amérique n’est pas seulement impliquée dans la guerre au Yémen, mais c’est elle qui a pris la décision de cette guerre ». Pour le porte-parole des Houthis, Mohammed Abdel Salam, le véto de Donald Trump à une résolution du Congrès l’exhortant à cesser tout soutien à la coalition menée par l’Arabie saoudite au Yémen est symptomatique du rôle américain dans cette guerre.
Dans l’autre camp, on soutient en revanche la décision américaine. Ls Emirats arabes unis, un des piliers de la coalition intervenant sous commandement saoudien au Yémen, ont salué ce mercredi le veto du président américain Donald Trump.
« La décision importante du président Trump est à la fois opportune et stratégique », a souligné sur Twitter le ministre d’Etat émirati aux Affaires étrangères, Anwar Gargash.
Il a affirmé que la coalition continuait de « soutenir les efforts de paix de l’ONU au Yémen » et de tenir compte des « dimensions humanitaire et politique » de la crise dans ce pays, ravagé par la guerre depuis des années.
Donald Trump a mis mardi son veto à une résolution du Congrès qui l’exhortait à arrêter tout soutien américain à la coalition arabe dans la guerre au Yémen.
« Cette résolution est une tentative inutile et dangereuse d’affaiblir mes pouvoirs constitutionnels, mettant en danger des vies de citoyens américains » a affirmé M. Trump à propos de ce texte adopté par les deux chambres du Congrès au début du mois.
Le Congrès avait utilisé une loi votée en 1973 pour limiter les pouvoirs militaires du président dans un conflit à l’étranger.
Les parlementaires américains avaient appelé à la fin des opérations militaires au Yémen où, depuis 2015, le Pentagone fournit un « soutien non combattant » à la coalition menée par l’Arabie saoudite, alliée historique des Etats-Unis.
Le conflit au Yémen, qui a provoqué la pire catastrophe humanitaire au monde selon l’ONU, a poussé des millions de personnes au bord de la famine.
Il a fait quelque 10.000 morts, en majorité des civils, selon un bilan partiel de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Des ONG estiment toutefois que le nombre de morts est nettement plus élevé, certaines citant un bilan cinq fois supérieur.