Il n’a rien à envier à Moubarak… Avec 92 %, le maréchal Sissi a remporté la présidentielle haut la main. Le chiffre est digne des plus célèbres dictatures. Il faut dire que, avant le scrutin présidentiel, Abdel Fattah Al-Sissi avait fait le grand ménage. Depuis son arrivée au pouvoir, le militaire n’a jamais hésité à emprisonner ses plus farouches opposants. Ni à museler tous les espaces d’expression libre et de dissidence. En mai dernier, les autorités égyptiennes avaient même bloqué une vingtaine de sites web de médias.
Alors, l’élection de Sissi était jouée d’avance. Lundi, on connaîtra officiellement les résultats. Mais selon le quotidien Al-Ahram, le président sortant réunirait 92 % des suffrages. Un score un peu moins bon qu’en 2014, lorsque Sissi avait été élu avec près de 97 % des voix.
Un faux opposant face à Sissi
Faute de transparence, le vote n’a cependant pas passionné les foules. Sur les 60 millions d’électeurs inscrits, seuls 25 millions se sont rendus aux urnes. Et ce malgré le risque d’être puni par une amende de 500 livres égyptiennes, soit une vingtaine d’euros, pour les personnes ne s’étant pas déplacées dans les bureaux de vote.
C’est donc finalement un vote aux allures de référendum qui s’est déroulé : il s’agissait pour les Egyptiens de sanctionner la politique de Sissi. Car ce dernier a réussi à écarter les personnalités égyptiennes qui avaient annoncé leur candidature. Certaines d’entre elles ont dénoncé des pressions, les autres ont été accusées pour des falsifications de documents ou pour d’autres délits tout aussi imaginaires. Ahmed Chafiq, par exemple, fut retenu aux Emirats arabes unis, allié inconditionnel de l’Egypte, avant d’annoncer qu’il renonçait à se présenter contre le maréchal.
Finalement, un seul candidat aura tenté de tenir la dragée haute à Sissi. Sauf que celui-ci est… un allié du président sortant. Mostafa Moussa, chef du parti Al-Ghad, faisait office d’homme de paille. Il a offert à Sissi une fausse élection démocratique. Le faible taux de participation montre cependant que le peuple n’est pas fan du maréchal Sissi, qui rempilera tout de même pour un nouveau mandat.