Les réactions sont virulentes à son encontre. Elisabeth Guigou était, lundi dernier, invitée pour la rupture du jeûne à la mosquée du nouveau gymnase à Pantin. Par respect pour ses hôtes, l’ancienne ministre de la Justice a recouvert ses cheveux d’un voile. Ce matin, Le Point se fend d’un article assassin, reprochant à l’ex-Garde des Sceaux de porter « un coup de canif supplémentaire dans la stricte laïcité à la française que revendique et met en avant la quasi-totalité de notre classe politique ». Le magazine met en avant ce qui, selon lui, représente une contradiction : Elisabeth Guigou, peut-on lire, « n’a pas hésité à revêtir un hijab » alors qu’elle « avait publiquement soutenu la vision de Valls sur la laïcité pourtant perçue comme stigmatisante par la communauté musulmane ».
Pour sa visite à la mosquée de Pantin, Elisabeth Guigou a, continue le magazine, apporté son soutien à la construction de la grande mosquée dans la ville. Le Point précise que ceci n’entre « pas dans les prérogatives d’un député ». Comme si apporter son soutien avait une quelconque valeur électorale. Finalement, le seul coup de canif porté à la laïcité, c’est ce défilé incessant de politiques dans les mosquées à l’approche des législatives. Car, comme l’indique l’article 26 de la loi de 1905, « il est interdit de tenir des réunions politiques dans les locaux servant habituellement à l’exercice d’un culte ». Mais là encore, on peut affirmer que la venue d’Elisabeth Guigou n’était en rien une réunion politique. Sur Twitter, la présidente de la Commission des affaires étrangères à l’Assemblée nationale a réagi et rappelé qu’elle « respecte les usages dans les lieux de culte. Tous les lieux de culte. »
Je respecte les usages dans les lieux de culte. TOUS les lieux de culte. #laïcité
— Elisabeth Guigou (@elisabethguigou) June 9, 2017