Le gouvernement yéménite, reconnu par la communauté internationale, avait crié au « coup d’Etat » à Aden quand les séparatistes en ont pris le contrôle le 10 août, et accusé les Emirats de les soutenir.
« Nous regrettons les allégations (…) au sujet d’Aden que nous rejetons catégoriquement », a déclaré sur Twitter l’adjoint du représentant d’Abou Dhabi à l’ONU, Saoud Al-Chamsi, après être intervenu devant le Conseil de sécurité qui a tenu mardi une réunion sur le Yémen.
Il a affirmé que son pays, en tant que membre de la coalition menée par l’Arabie saoudite qui combat les rebelles Houthis au Yémen, « déploie tous les efforts pour désamorcer la tension » dans ce pays.
Le gouvernement yéménite du président Abd Rabbo Mansour Hadi a dénoncé à nouveau mercredi un soutien émirati au Conseil de transition du sud (STC – séparatiste).
« Nous allons prendre toute les mesures pour obtenir l’arrêt de l’aide émiratie au STC qui lui a permis de mener un coup d’Etat à Aden et Abyane », a indiqué dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères, en référence à une autre province du sud où les séparatistes ont pris mardi deux QG des forces gouvernementales.
Le gouvernement a par ailleurs renouvelé son refus de participer à des pourparlers avec le STC sans retrait de ses forces des positions récemment prises.
« Nous ne participerons à aucun dialogue avec le STC (…) sans retrait de ses forces, la remise des armes et le retour à leurs positions des forces gouvernementales », a-t-il dit.
L’Arabie saoudite a proposé des négociations entre le gouvernement et le STC, dont le chef Aidarous al-Zoubaidi est arrivé mardi à Jeddah, dans l’ouest du royaume saoudien.
A Aden, les forces séparatistes du STC ont récemment chassé les troupes du gouvernement, même si théoriquement elles appartiennent toutes les deux au camp opposé aux rebelles Houthis qui contrôlent la capitale Sanaa et une bonne partie du nord du pays.
Les forces du « Cordon de sécurité », dominées par les combattants du STC, ont été formées et armées par les Emirats arabes unis tandis que Ryad soutient les troupes fidèles au président Hadi.
Le sud du Yémen était un Etat indépendant avant sa fusion en 1990 avec le Nord.
Informant le Conseil de sécurité de la situation au Yémen, l’émissaire de l’ONU, Martin Griffiths, a averti que le pays pourrait éclater à moins qu’un accord de paix ne soit rapidement conclu.
« La fragmentation du Yémen devient une menace plus forte et plus pressante », a-t-il mis en garde en condamnant « les efforts inacceptables déployés par le STC pour prendre le contrôle des institutions de l’Etat par la force ».
La crise dans le sud du pays s’ajoute au conflit entre les rebelles, qui contrôlent la capitale Sanaa et d’autres régions du Nord, et le camp du gouvernement.
M. Griffiths est arrivé mercredi à Sanaa où il doit avoir de nouvelles discussions avec les chefs Houthis, selon des sources de l’ONU.