« Pays de merde ! » Hier, le président américain Donald Trump a encore été insultant avec une partie de la population mondiale, notamment avec les Haïtiens et certains Africains. Le président recevait plusieurs sénateurs pour évoquer un projet de limitation du regroupement familial et de restriction de l’accès à la loterie pour la carte verte aux immigrés. « Pourquoi est-ce que toutes ces personnes issues de pays de merde viennent ici ? », aurait alors demandé Donald Trump, avant de dire : « Pourquoi aurions-nous besoin de plus d’Haïtiens ? Virez-les. »
« Je n’ai jamais rencontré un Haïtien qui ne soit pas fort »
Une sortie dénoncée par de nombreuses personnalités politiques, comme par le démocrate Luis Gutierrez, qui a affirmé : « Nous pouvons dire maintenant avec 100 % de certitude que le président est un raciste qui ne partage pas les valeurs inscrites dans notre Constitution. » D’origine haïtienne, la républicaine Mia Love a estimé que « cette attitude est inacceptable de la part du chef de notre nation » et a demandé des excuses à la Maison-Blanche, qui nie que le président ait sorti de tels propos. Le journaliste de CNN Anderson Cooper a, de son côté, tenu à mettre les choses au clair avec le président américain lors d’un éditorial poignant. « Comme tous les pays, Haïti est composé d’une multitude de gens : riches et pauvres, cultivés ou non, bons ou mauvais, mais je n’ai jamais rencontré un Haïtien qui ne soit pas fort », a insisté le journaliste, qui a ajouté qu’« il faut être fort dans un pays où le gouvernement a abandonné son peuple, où les opportunités sont rares et où Mère nature a puni les gens bien plus que quiconque le mériterait. Mais je vais être clair : les habitants d’Haïti ont survécu à davantage de choses et se sont battus davantage que notre président au cours de sa vie. »
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« Une dignité dont le président, avec tout son argent et tout son pouvoir, devrait aussi s’inspirer »
Dans sa chronique, Anderson Cooper raconte ce qu’il a pu vivre lors du tremblement de terre à Haïti, il y a huit ans. « J’ai passé beaucoup de temps à Haïti, j’y suis allé une première fois dans les années 90. En 2010, mon équipe de CNN et moi-même étions la première équipe internationale sur place après le tremblement de terre. J’y ai passé plus d’un mois et y suis retourné plus d’une fois depuis pour travailler et en vacances. J’étais là lorsqu’un garçon de 5 ans a été secouru après avoir été enseveli pendant plus de sept jours. Savez-vous quelle force il faut pour survivre, enseveli sous le béton, en buvant de l’eau de pluie, pendant sept jours ? C’est une dignité dont beaucoup à la Maison-Blanche devraient s’inspirer. Une dignité dont le président, avec tout son argent et tout son pouvoir, devrait aussi s’inspirer. Lors de l’anniversaire du tremblement de terre, lorsque le président a dit ce qu’il a dit sur les Haïtiens, nous espérons que les Haïtiens qui nous regardent ce soir à Porte-au-Prince, Jacmel ou Miami savent que nous pensons à eux et que nous les aimons. »