Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme a décidé de lister les entreprises qui opèrent dans les colonies palestiniennes. Cette liste noire, qui doit sortir en fin d’année, risque de faire beaucoup de bruit et d’embarrasser plusieurs pays, donc les Etats-Unis, qui ont indiqué le mois dernier qu’ils refuseraient de collaborer à la mise en place du document. Mais d’ores et déjà, quelques noms ont été diffusés : parmi eux, des noms de sociétés israéliennes qui opèrent en Cisjordanie, à Jérusalem-Est ou sur les hauteurs du Golan. Mais également des entreprises américaines. Coca-Cola, TripAdvisor, Airbnb, Priceline ou encore Caterpillar sont dans le collimateur du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme. Du côté de l’Etat hébreu, indique Times of Israel, la liste inclut le géant pharmaceutique Teva, la compagnie nationale de téléphonie Bezeq, la compagnie de bus Egged, la compagnie nationale d’eau Mekorot et les deux plus grandes banques du pays : Hapoalim et Leumi.
« L’ONU joue avec le feu », déclare Israël
La liste des sociétés concernées a été transmise par les Nations Unies au ministère israélien des Affaires étrangères. La vice-ministre, Tzipi Hotovely, qui se déplaçait récemment aux Etats-Unis, a menacé à mots couverts l’organisation internationale : « L’ONU joue avec le feu », a-t-elle déclaré. Parmi les menaces proférées par Israël, celle de mettre fin au financement des Nations Unies : « Plus l’ONU agit contre Israël, plus elle verra son budget fondre, prévient Tzipi Hotovely. Ces activités peuvent revenir à l’ONU comme un boomerang. » Mais la vice-ministre prévient que son pays, aidé par les Etats-Unis, va mettre la pression sur l’ONU pour que celle-ci mette fin à « son parti pris contre Israël. » Et la femme politique israélienne n’y va pas par quatre chemins : « Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme est l’arène la plus hypocrite, c’est là que la révolution devrait commencer », explique-t-elle.
Les Etats-Unis voient cette liste comme une « action honteuse »
Du côté de l’ambassadeur des Etats-Unis à l’ONU également, le ton est monté d’un cran. En juin dernier, Nikki Haley montrait sa désapprobation quant à la publication de la liste noire des entreprises opérant en zones colonisées. Cette idée, dit-il, est « la dernière née d’une longue série d’actions honteuses » initiées par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme. Le diplomate menace de se retirer de l’organisation internationale. Mais le patron du Haut-Commissariat semble bien décidé à publier la liste noire en décembre prochain.