Alors qu’il a été relaxé en septembre 2021 pour ses propos racistes contre les Africains, les immigrés et les musulmans, Zemmour devra finalement répondre de ses actes après l’annulation de la relaxe.
En septembre 2021, le multirécidiviste Eric Zemmour obtenait un sursis : après avoir, lors de la « convention de la droite » — de l’extrême droite, en réalité — de Marion Maréchal Le Pen, deux ans auparavant, été condamné pour ses propos sur les immigrés « colonisateurs », sur « les uniformes d’une armée d’occupation » qu’étaient le foulard et la djellaba et sur une prétendue « islamisation de la rue », Zemmour avait été condamné, avant d’être relaxé.
Le mardi 21 janvier, la Cour de cassation a annulé cette relaxe. Zemmour devra donc une fois encore répondre de ses actes, et surtout de ses paroles, racistes. L’ex-polémiste, devenu candidat à la présidentielle, pourrait donc bien écoper d’une nouvelle peine, alors qu’il devra répondre d’injures publiques et de provocation à la haine raciale.
Une sortie qui visait l’ensemble des Africains, immigrés et musulmans
Mais la question principale est : comment un tribunal avait-il pu relaxer celui qui n’était alors qu’un simple éditorialiste ? En première instance, Zemmour avait écopé de 10 000 euros d’amende et avait été jugé coupable par le tribunal correctionnel de Paris, qui estimait alors que les propos du futur candidat étaient « une exhortation, tantôt implicite tantôt explicite, à la discrimination et à la haine à l’égard de la communauté musulmane et à sa religion ».
Tout est finalement reparti de la cour d’appel qui a, en septembre 2021, décidé de relaxer le polémiste, allant même contre l’avis du parquet général. Pour cette cour, les propos ne visaient pas « l’ensemble des Africains, des immigrés ou des musulmans, mais uniquement une fraction de ces groupes ». Une décision étonnante qui est donc contestée par la Cour de cassation.
Cette dernière confirme en effet que « les propos litigieux désignent les immigrés de confession musulmane venant d’Afrique, soit un groupe de personnes déterminé tant par leur origine que par leur religion, entrant dans les prévisions de la loi ». Autrement dit, Zemmour a bien fait des déclarations racistes, même si on n’en doutait pas un seul instant.