Christian Estrosi, le maire de Nice, a demandé la mise à pied d’un vigile d’une fan-zone de l’Euro, qui avait effectué sa prière du vendredi sur son lieu de travail.
Alors que le Conseil d’Etat rendra, lundi, sa décision sur l’ouverture ou non du centre En-Nour, à laquelle il s’oppose farouchement, Christian Estrosi, le maire de Nice, vient d’engager une procédure contre un vigile qui avait effectué, vendredi dernier, sa prière dans la fan-zone de l’Euro de football. L’élu estime en effet que ce geste peut signifie une « appartenance à une mouvance radicale. » Une procédure dénoncée par le Comité contre l’islamophobie en France (CCIF), qui rappelle : « Nul besoin de préciser que la pratique de la prière ne saurait indiquer un quelconque processus de radicalisation chez un individu, à moins de penser que la pratique de l’islam est, en elle même, radicale. »
« Enième opération de communication »
L’organisation contre l’islaomophobie dénonce notamment la laïcité à deux vitesses prônée par Christian Estrosi qui avait, fin mars, renouvelé le vœu de la ville de Nice dans une église de la ville. Pour le CCIF, les mesures prises à l’encontre du vigile sont « une énième opération de communication » de la part du maire de Nice qui, explique-t-il, est « prêt à diffamer la réputation de cette personne. » Le Comité s’étonne également de « la disproportion des moyens » déployés contre le vigile et estime que « ces propos soulignent avec gravité la responsabilité qu’a notre gouvernement, dont le devoir est de protéger tous ses citoyens et de faire preuve de discernement lorsqu’il s’adresse à ses concitoyens. »