jeudi 28 novembre 2024
6.2 C
Paris

Les Etats-Unis mettent la pression aux Saoudiens pour Raef Badaoui

S’exprimant lors d’une conférence sur la liberté religieuse à Washington, Mike Pence s’est livrée aux habituelles dénonciations des violations de droits humains en Chine, en Iran ou au Venezuela.

Mais il a aussi soulevé le cas de Raef Badaoui, 35 ans, Saoudien critique du régime de Ryad et devenu un symbole des atteintes à la liberté d’expression. La séance de flagellation publique sur une place de Jeddah qu’il avait dû subir en 2015 avait suscité un tollé dans le monde.

Le vice-président américain a cité Raef Badaoui dans une liste de personnes détenues pour s’être exprimées sur les religions en Arabie saoudite, mais aussi en Erythrée, en Mauritanie et au Pakistan.

« Le peuple américain est à leurs côtés, et aujourd’hui les Etats-Unis d’Amérique appellent les gouvernements d’Erythrée, de Mauritanie, du Pakistan et d’Arabie saoudite à respecter le droit de conscience de ces hommes et à les libérer », a dit le vice-président républicain.

« En Arabie saoudite, le blogueur Raef Badaoui est toujours en prison sous l’accusation d’avoir critiqué l’islam sur des médias électroniques », a souligné Mike Pence.

Raef Badaoui est emprisonné depuis 2012 et a été condamné en novembre 2014 à 10 ans de prison et 1.000 coups de fouet pour « insulte à l’islam ». Les 50 premiers coups de fouet lui avaient été infligés en 2015 à Jeddah mais les autres séances, qui devaient être hebdomadaires, avaient été suspendues après une vague de protestations.

Farouche défenseur de la liberté d’expression, Raef Badaoui avait demandé sur son site internet la fin de l’influence religieuse dans le royaume saoudien, régi par le wahhabisme, version rigoriste de l’islam.

L’ombre de Kashoggi

L’administration du président Donald Trump est sous pression des démocrates du Congrès et de certains républicains pour avoir répondu de façon trop conciliante selon eux à l’assassinat du journaliste Jamal Kashoggi, étranglé et démembré dans les locaux du consulat saoudien à Istanbul.

Kashoggi, résident aux Etats-Unis, s’y était rendu pour effectuer une démarche administrative.

Donald Trump loue au contraire ses excellentes relations avec le prince héritier Mohammed Ben Salmane, homme fort du régime.

Il estime aussi qu’il n’est pas question de se brouiller avec un régime qui est un des tout premiers clients de l’industrie d’armement américaine et qui partage son hostilité à l’égard de l’Iran.

Signe de ces résistances à sa politique vis-à-vis de Ryad, le Congrès a voté mercredi une résolution bloquant une vente d’armes à l’Arabie saoudite, qu’il ne pourra surmonter qu’en y apposant son véto.

Le blogueur Raef Badaoui s’était vu décerner en 2015 le Prix Sakharov par le Parlement européen, une prestigieuse distinction en faveur des droits humains et de la liberté d’expression.

Son épouse, Ensaf Haidar, et ses trois enfants vivent au Canada, où le Premier ministre Justin Trudeau a fait de sa libération une de ses priorités.

Parmi les défenseurs des droits humains dont il réclame la libération, Mike Pence a également cité Junaid Hafeez, un universitaire pakistanais accusé d’avoir dénigré le prophète Mahomet en 2013.

En Erythrée, c’est l’ancien patriarche de l’Eglise orthodoxe Abune Antonios qui est en résidence surveillée depuis 12 ans. En Mauritanie, un autre blogueur, Mohamed Cheikh Ould Mkhaïtir, considéré par des ONG comme « symbole de la répression » dans le pays, avait été condamné à mort en 2014 pour « aposthasie », c’est-à-dire le reniement de sa religion.

Actualités en direct

Pourquoi de nombreux musulmans hautement qualifiés choisissent-ils de quitter la France ?

L'étude "La France, tu l’aimes mais tu la quittes"...

Chems-Eddine Hafiz et la mosquée de Paris en plein « doute »

La Grande mosquée de Paris attend la Nuit du doute pour annoncer la date de l'Aïd. L'objectif n'est pas d'observer la Lune mais de s'aligner sur certains pays. Un procédé qui sème la zizanie.

Gaza : la censure de la vérité

La philosophe américaine Judith Butler ne participera pas aux conférences auxquelles elle était invitée, au centre Pompidou, après avoir rappelé que le Hamas était un mouvement de résistance.

Averroès et la solidarité des musulmans de France

En difficulté financière après la rupture de son contrat avec l'Etat, le lycée Averroès a obtenu plusieurs centaines de milliers d'euros de dons.

L’Allemagne récidive, après la Shoah

Le Nicaragua accuse l'Allemagne, devant la Cour internationale de justice, de faciliter le génocide perpétré par Israël à Gaza.

Les brèves

Chems-Eddine Hafiz et la mosquée de Paris en plein « doute »

La Grande mosquée de Paris attend la Nuit du doute pour annoncer la date de l'Aïd. L'objectif n'est pas d'observer la Lune mais de s'aligner sur certains pays. Un procédé qui sème la zizanie.

Gaza : la censure de la vérité

La philosophe américaine Judith Butler ne participera pas aux conférences auxquelles elle était invitée, au centre Pompidou, après avoir rappelé que le Hamas était un mouvement de résistance.

Averroès et la solidarité des musulmans de France

En difficulté financière après la rupture de son contrat avec l'Etat, le lycée Averroès a obtenu plusieurs centaines de milliers d'euros de dons.

L’Allemagne récidive, après la Shoah

Le Nicaragua accuse l'Allemagne, devant la Cour internationale de justice, de faciliter le génocide perpétré par Israël à Gaza.

Israël : la fin de l’impunité ?

Des juges britanniques demandent au Premier ministre Sunak de stopper la vente d'armes à Israël et lui suggèrent de sanctionner les responsables israéliens.

Espagne : vers la reconnaissance de l’Etat palestinien

Le gouvernement espagnol veut reconnaître l'Etat palestinien avant l'été. L'annonce est prévue pour le 9 juin.

Sur fond de génocide en Palestine, l’iftar de la Maison-Blanche annulé

Les invités de l'iftar de la Maison-Blanche ont refusé de rompre le jeûne avec le président Biden qui doit, selon eux, revoir sa position sur Israël.
Quitter la version mobile