Un joueur de football américain a décidé de boycotter l’hymne américain pour dénoncer les violences policières envers les Noirs dans son pays. D’autres sportifs le soutiennent.
« Je ne vais pas afficher de fierté pour le drapeau d’un pays qui opprime les Noirs. » En une phrase et un geste — il avait refusé de se lever pendant l’hymne national américain, puis s’est agenouillé —, Colin Kaepernick est devenu un paria aux Etats-Unis. Le quaterback de l’équipe de football américain des San Francisco 49ers a soulevé une grosse polémique outre-Atlantique. Sa prise de position en soutien au mouvement Black Lives Matter a fait réagir de nombreux sportifs qui soutiennent le footballeur. Dans la presse, on compare le geste de Colin Kaepernick à Tommie Smith et John Carlos qui, sur le podium des JO de Mexico en 1968, avaient levé leurs poings gantés de cuir noir. Ils protestaient ainsi contre les manquements aux libertés des Afro-américains.
« Le drapeau américain ne protège pas toutes les libertés »
Quatre-vingt ans après les Jeux Olympiques de Berlin où Jesse Owens avait pointé du doigt la ségrégation raciale en Amérique — « A mon retour aux Etats-Unis, je ne pouvais pas m’asseoir à l’avant des autobus, je devais m’asseoir à l’arrière, je ne pouvais pas vivre là où je le voulais », expliquait l’athlète —, le racisme anti-Noirs est toujours bel et bien présent outre-Atlantique. Depuis début 2016, indique The Guardian, 180 Noirs ont été tués aux Etats-Unis par armes à feu par des policiers. Forcément, le geste de Colin Kaepernick n’a pas vraiment plu aux forces de l’ordre, qui menacent de ne plus assurer la sécurité aux abords du stade dans lequel jouent les San Francisco 49ers.
Dernier événement en date dans cette polémique qui n’en finit plus d’agiter les mondes sportif et politique américains : une footballeuse internationale, Megan Rapinoe, a décidé d’effectuer le même geste que Colin Kaepernick lors du match opposant Seattle et Chicago ce dimanche. Ce « petit geste en direction de Colin Kaepernick », comme elle le définit, avait pour objectif de protester contre « l’oppression» de la communauté noire de son pays. Rapinoe dénonce également la façon dont Kaepernick a été traité par les médias. « C’est important que des Blancs apportent aussi leur soutien aux gens de couleurs », dit-elle. Le drapeau américain, conclut la footballeuse, « ne protège pas toutes les libertés. »