Politique et football ont, de tous temps, été liés. Lors du championnat d’Europe des Nations en 1960, Franco avait par exemple interdit à ses joueurs d’affronter l’URSS — ancien allié des Républicains espagnoles — en quart de finale, provoquant la disqualification de son pays. Huit ans plus tard, suite à l’invasion de la Tchécoslovaquie par les pays du Pacte de Varsovie, plusieurs équipes avaient refusé de jouer chez leurs adversaires de l’Est en Coupe des clubs champions européens, obligeant l’UEFA à refaire un tirage.
Un demi-siècle plus tard, la politique fait toujours partie intégrante du football — ou vice-versa —, notamment dans l’occupation des terres palestiniennes par Israel. En Cisjordanie, cinq clubs israéliens jouent en effet en territoire colonisé, ce qui est théoriquement interdit par la FIFA, un club d’une fédération ne pouvant jouer sur le sol d’une autre fédération sans son accord.
La FIFA veut rester « neutre dans les questions politiques »
Mais la colonisation par le football existe bel et bien, malgré les protestations des ONG comme Human Rights Watch qui avait estimé, fin 2016, qu’« en jouant sur des terres volées, la FIFA entache le beau sport qu’est le football. » L’Association Palestinienne de Football (APF), elle, accuse l’Israel Football Association (IFA) d’enfreindre les règles de la FIFA, dont l’organisation israélienne est membre depuis 1998. La Cisjordanie et la bande de Gaza sont, en effet, au regard du droit international, des territoires palestiniens et l’IFA ne peut donc y organiser des rencontres.
Aujourd’hui, la Fédération palestinienne, par la voix de son président, Jibril Rajoub, demande une nouvelle fois à la FIFA d’intervenir. Vendredi dernier, indique L’Equipe, la fédération internationale a botté en touche, assurant que ses statuts lui imposaient de rester « neutre dans les questions politiques. » « Toute interférence dans la situation actuelle des territoires, dans toute la région, en matière de football, pourrait avoir des conséquences aggravantes », a assuré le président de la FIFA, Gianni Infantino.
« Ceux qui politisent le sport travaillent selon le programme d’un gouvernement fasciste, comme un gouvernement nazi »
L’inaction de la Fédération internationale de football a pourtant des conséquences fâcheuses, les joueurs palestiniens étant régulièrement bloqués aux check-points israéliens. Jibril Rajoub assure que la FIFA ne bouge pas après qu’elle a « reçu des menaces de Netanyahu. » Le président de l’APF veut désormais porter l’affaire devant le Tribunal arbitral du sport.
Pour Jibril Rajoub, « il y a une violation claire puisqu’ils (les Israéliens, ndlr) organisent une championnat officiel sur des terres qui n’appartiennent pas à Israël. Même la ligue israélienne n’ose pas dire que ces terres sont les leurs. Ceux qui politisent le sport travaillent selon le programme d’un gouvernement fasciste, comme un gouvernement nazi. » En
En 2014 déjà, le footballeur palestinien Ahmed El Qatari, avait été tué par l’armée israélienne juste avant son départ pour le FC Barcelone sans réaction de la FIFA.