Ils sont 300 000 musulmans à Marseille pour soixante-douze lieux de culte seulement, selon les statistiques de la mairie. Insuffisant, estime la communauté musulmane locale, qui a profité de l’inauguration de la mosquée de la porte d’Aix pour rappeler l’évidence : Marseille manque de lieux de culte. A 20 Minutes, le trésorier de l’association cultuelle islamique de Marseille, Nordine Ghelamallah, déplore « une pénurie de mosquées » dans la cité phocéenne. Et ce n’est pas la réhabilitation de la mosquée El Takwa qui arrangera la situation malgré ses 2 400 mètres carrés.
Les statistiques sont tenaces : 4 000 fidèles par mosquée. Les lieux de culte musulman doivent donc s’adapter. Nordine Ghelamallah avoue au quotidien un « manque », puisque certaines mosquées sont obligées d’« organiser deux séances de prière pour accueillir les fidèles, continue-t-il. On est souvent obligé de fermer la porte et de refuser du monde. On déborde. »
Et ceci est certainement le quotidien des quelques mosquées de la ville, qui sont loin du faste d’El Takwa. « Les autres sont plutôt des salles de prière », affirme le trésorier de l’association. Alors, pour parer au manque de place dans les lieux de culte, la municipalité de Marseille a tenté d’apporter son aide en louant un terrain pour la construction d’une grande mosquée. Le tribunal administratif en a décidé autrement et l’établissement ne sortira jamais de terre.
Les musulmans marseillais regrettent enfin la fermeture de la mosquée As-Sounna par les autorités préfectorales. Les fidèles de ce lieu de culte regrettent non pas la sanction à l’égard de l’imam mais que cela ait eu des conséquences sur la mosquée.
Alors, à 20 Minutes, la mairie de Marseille assure vouloir aider la communauté. Mais impossible de l’aider « à financer la construction de lieux de culte » sous peine de contrevenir à la laïcité. Pour Catherine Pila, conseillère municipale déléguée aux édifices cultuels, le financement d’une éventuelle grande mosquée doit se faire « sur la seule base des dons des fidèles, ainsi que sur la contribution, plus ou moins importante selon les projets, de donateurs étrangers. »
En attendant les mosquées de la Busserine ou des Cèdres, la mairie de Marseille assure vouloir faciliter le culte aux fidèles. Mais on est loin d’être dans une situation idéale : les responsables musulmans ont certainement évoqué avec le préfet cette problématique lors des Assises territoriales de l’Islam de France. Reste à savoir si leur appel sera entendu.