« Ramy (Shaath) a été arrêté le 5 juillet à 00h45 (heure locale), à son domicile du Caire », a écrit la famille Shaath sur Facebook, précisant qu’une « douzaine d’agents de sécurité lourdement armés ont pris d’assaut et fouillé sa résidence sans présenter aucun document légal ».
Fils d’un ancien Premier ministre palestinien par intérim et négociateur des accords d’Oslo avec Israël, Ramy Shaath, 48 ans, a été conseiller de l’ancien chef de l’Organisation de libération de la Palestine, Yasser Arafat. Résidant en Egypte depuis 1977, il possède la nationalité égyptienne.
Son arrestation a eu lieu dix jours après un coup de filet des autorités égyptiennes contre 19 entreprises accusées d’appartenir aux Frères musulmans, confrérie considérée par Le Caire comme « terroriste », et de financer un « complot contre l’Etat et ses institutions ».
Parmi les personnes arrêtées, figure également Zyad el-Elaimy, un militant laïque et ancien parlementaire.
Après avoir disparu pendant 36 heures, Ramy Shaath est apparu devant le Parquet de la Sûreté de l’Etat et a été accusé d’assistance à « un groupe terroriste » lié à ce complot, a affirmé sa famille.
« Son arrestation est un désastre », a déclaré depuis Paris à l’AFP sa femme française, Céline Lebrun-Shaath, expulsée d’Egypte peu de temps après l’arrestation de son mari.
Militant pour la libération de son époux, elle a indiqué qu’après l’échec de négociations avec les autorités égyptiennes, la famille avait décidé de rendre son cas public.
« Nous voulons que l’Egypte libère Ramy. Il n’a fait aucune des choses dont il est accusé », a-t-elle dit. « Il a été arrêté pour ses activités pacifiques ».
M. Shaath est détenu depuis près de six semaines dans la prison de Tora, au Caire. Sa famille a affirmé avoir pu lui rendre visite régulièrement mais s’est dit inquiète pour sa santé, son taux de cholestérol étant élevé.
Il est le coordinateur en Egypte du mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions) contre l’occupation par Israël des territoires palestiniens.
Récemment, il avait dénoncé l’envoi par Le Caire d’un responsable à la conférence de Bahreïn où les Etats-Unis ont présenté le volet économique d’un plan de paix censé mettre fin au conflit israélo-palestinien, mais qui a été très critiqué.