Après avoir fêté leurs vingt-cinq ans l’an dernier, les Scouts musulmans de France viennent de récolter 50 000 euros de subventions de la part de la Fondation pour l’Islam de France, indique le quotidien La Croix. En contrepartie, les SMF devront mettre en place des « ateliers-débats sur la déradicalisation et l’engagement citoyen », effectuer « un travail autour d’Abraham, ‘père’ des trois religions monothéistes » et organiser « un camp d’été interreligieux. » Mais la Fondation de Jean-Pierre Chevènement n’a pas d’objectif cultuel, rappelle le journal, ces trois axes n’ont donc rien de religieux. Quoi qu’il en soit, c’est une première étape pour la Fondation pour l’Islam de France dont on se demandait encore il y a quelques jours quelles actions elle allait mettre en place.
Un séjour avec les scouts catholiques et protestants
Pour les Scouts musulmans de France, c’est une belle occasion de se faire connaître. Lors de son vingt-cinquième anniversaire, l’organisation déplorait un manque de notoriété indéniable, de nombreux musulmans préférant les Scouts de France, pourtant catholiques, aux SMF. En effet, il y a un an, les Scouts musulmans ne comptaient que 500 jeunes membres dans leurs rangs pour une quinzaine de groupes. Financièrement, les SMF sont également encore loin de leurs homologues catholiques. Mais cette première subvention devrait permettre dans un premier temps d’emmener des jeunes de la banlieue parisienne — non-scouts, précise La Croix — à la montagne pour un séjour avec des scouts catholiques et protestants.
Une aubaine pour des jeunes en quête de repères
En s’alliant avec la Fondation pour l’Islam de France, les Scouts musulmans de France espèrent montrer qu’il faut les aider. Désirant être reconnus d’« utilité publique », les SMF estiment être un des maillons indispensables contre la radicalisation. Abdelhak Sahli, leur président, indiquait en 2016 : « Les jeunes, y compris ceux qui se radicalisent, sont des personnes en quête de sens. Le scoutisme peut leur donner des outils pour créer des projets, s’engager. » Pour Elsa Bouneau, directrice de la Fédération du scoutisme français, « le scoutisme a un rôle à jouer face à une jeunesse en mal de repères. » De nombreuses mosquées, depuis plusieurs années, sollicitent d’ailleurs régulièrement le mouvement des SMF pour les mettre en lien avec des jeunes perdus.