Alors que le Premier ministre Edouard Philippe vient de lancer un nouveau plan anti-racisme, celui-ci serait en recul selon les analyses de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH).
Dans son rapport 2017 sur le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie publié aujourd’hui, la commission estime que l’indice de tolérance à l’autre reste constant, à 64 %, contre 48 % en 1991.
Selon un sondage réalisé auprès de 1003 personnes par la CNCDH, 2 % se disent « plutôt racistes », 19 % « un peu racistes » et 20 % « pas très racistes ». 59 % d’entre eux ne s’estiment « pas racistes du tout », contre 28 % en 2000.
Un résultat en hausse et à son plus haut niveau depuis la création de ce baromètre au début des années 1990. Un Français sur deux condamne également les comportements discriminatoires et les attitudes ou propos racistes selon le rapport.
Cependant, « le sentiment de plus en plus prégnant que les comportements racistes sont intolérables peut s’accompagner d’une radicalisation des personnes racistes, et donc à une progression des actes à l’encontre des minorités ethniques et religieuses en France », nuance le document.
La minorité Rom reste aussi la plus mal perçue par les Français, avec 66 % des sondés qui pensent qu’ils « forment un groupe à part ».
32% seulement des Français ont une perception favorable de l’islam. Le port du voile est encore considéré pour la plupart comme incompatible avec la société française. De façon paradoxale, les musulmans sont de mieux en mieux considérés contrairement à l’islam.
Pour Nonna Meyer, chercheuse au CNRS et à Sciences Po interrogée par le Monde, les gens ont « intériorisé le fait que “le racisme, c’est mal” », mais cela n’empêche pas la persistance des préjugés ainsi que l’expression d’un racisme plus indirect par la revendication de différences de coutumes, de modes de vie, cultures ou valeurs.